Reprendre le "contrôle de notre immigration" : Bruno Retailleau met les préfets sous pression via une circulaire
© Huchot-Boissier Patricia/ABACA. - Bruno Retailleau lors d'une visite à l'académie de Police de Toulouse, le 25 octobre 2024.
Bruno Retailleau enjoint les préfets à augmenter la cadence des expulsions et à renforcer le contrôle migratoire. Retrait des titres de séjour, édiction d’arrêtés d’expulsion et d’OQTF… Tous les moyens sont mis sur la table dans une circulaire du ministre de l’Intérieur, dont Le Figaro dévoile le contenu.
Il l’a dit à maintes reprises, Bruno Retailleau veut mettre le holà sur l’immigration et accélérer la cadence des expulsions d’étrangers. Dans une circulaire adressée aux préfets et dont le contenu a été dévoilé par Le Figaro, mardi 29 octobre, le ministre de l’Intérieur détaille pendant sept pages les directives à suivre et actions à mener dans le but de reprendre le "contrôle de notre immigration".
Bruno Retailleau demande aux préfets "d’aller au bout" des possibilités
"L’obtention des résultats demandés par nos concitoyens exige une complète mobilisation", attaque le cador des Républicains, qui en profite pour mettre les préfets sous pression : "De votre implication personnelle dépend la reprise du contrôle de notre immigration." Le ministre de l’Intérieur récemment nommé souligne également le "rôle de pilotage et d’impulsion" des préfets dans la mise en œuvre de la politique migratoire, "tant légale qu’illégale", et leur demande "d’aller au bout" des possibilités "s’agissant du traitement des étrangers menaçants l’ordre public".
Ainsi, Bruno Retailleau entend renforcer le contrôle de l’action des préfets, pour les inciter à produire des résultats. Entretiens avec les préfets tous les 15 jours, retour des préfectures sur leur activité de police des étrangers chaque mois, reprise du contrôle aux frontières intérieures… Avec un objectif en tête : laisser le moins de cas possibles échapper au contrôle.
Relancer les anciens dossiers
"Votre activité ne doit pas se limiter aux flux de situations nouvelles", écrit le premier flic de France, "mais porter sur les dossiers qui n’avaient pu, par le passé, faire l’objet de mesures appropriées, et désormais rendues possibles" par la loi immigration votée en décembre 2023. Il insiste aussi dans la circulaire sur la nécessité d’"amplifier et systématiser" le recours aux mesures d’éloignement, au nombre de 2 200 depuis l’entrée en vigueur de la loi.
Le ministre de l’Intérieur a également demandé aux préfets de présider des "réunions de travail sur les dossiers signalés au titre des risques pour l’ordre public associés à la présence de certains étrangers en France". Enfin, Bruno Retailleau a fait de l’anticipation de la remise en liberté des étrangers en détention une priorité, invitant les différents services concernés à dialoguer en amont pour pouvoir préparer un "placement en rétention", voire une expulsion.
publié le 29 octobre à 18h32, Caroline Chambon, 6Medias.