Loi immigration : Bruno Retailleau a demandé à ce que "tout soit finalisé et publié" avant fin 2024
© capture d'écran CNews
Invité sur le plateau de CNews jeudi 21 novembre, le ministre de l'Intérieur a fait le bilan de la mise en place des premiers décrets de la loi immigration, mais a également pointé du doigt certaines lacunes.
Bruno Retailleau est arrivé au ministère de l'Intérieur fin septembre. Immédiatement, il a tenu à faire passer un message de fermeté concernant l'immigration irrégulière, n'hésitant pas à se rapprocher directement des préfets pour que les premiers décrets de la loi immigration soient concrètement mis en œuvre. C'est en bonne voie, même s'il reste du chemin à parcourir sur d'autres volets de la loi. "Beaucoup de décrets n'ont pas été publiés pour des raisons qui tiennent au contexte politique, sans doute", a relevé Bruno Retailleau, lors de son interview sur CNews, jeudi matin. Pour ce qui relève du ministère de l'Intérieur, en revanche, une deadline a été fixée : "J'ai demandé à mon administration (…) que tout soit réalisé, finalisé et publié avant la fin de cette année."
Concernant le bilan de son action, depuis sa prise de fonction fin septembre, Bruno Retailleau ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Des progrès ont été constatés sur les expulsions, en augmentation, les mesures d'éloignement et les refus de délivrance de titres de séjour pour motif de troubles à l'ordre public. Mais "il faut aller plus loin", selon lui. "J'ai donné des consignes très précises aux préfets. J'ai déjà fait une circulaire de pilotage. Je leur ai dit que mon objectif était de faire reculer l'immigration. On lutte contre l'immigration irrégulière et il faut donner des titres de séjour au compte-gouttes", a-t-il ajouté. Son objectif final est de "reprendre le contrôle d'un mouvement migratoire qui nous a largement échappé et qui crée du désordre en France"
Bruno Retailleau refuse "l'enkystement" du mouvement des agriculteurs
Sur CNews, Bruno Retailleau s'est également exprimé sur le mouvement des agriculteurs, qui prend de l'ampleur et voit les manifestations se multiplier ces derniers jours. Comme la dernière administration, il compte bien laisser la mobilisation se dérouler… tant qu'elle ne dépasse pas certaines limites : "Pas d'atteinte aux biens et aux personnes. Pas d'enkystement."
Le ministre de l'Intérieur a notamment réagi aux dégradations commises à l'encontre de la DDTM de Mont-de-Marsan, où un feu a été déclenché, alors que du personnel se trouvait dans les locaux. "J'ai demandé aux préfets que, systématiquement, quand il y a ce genre d'actions, il y ait un signalement à la justice pour que les fautifs soient poursuivis."
Bruno Retailleau a insisté sur le fait que si "la cause est juste" et "le droit de manifester est constitutionnel", il y a des limites à ne pas franchir. "Les limites pour les agriculteurs sont les mêmes que pour l'ensemble de nos concitoyens. Je ne suis pas ministre de l'Intérieur à mi-temps. Quand on veut rétablir l'ordre républicain, on doit l'imposer avec des règles qui sont justes. Une juste fermeté."
publié le 21 novembre à 09h58, Maeliss Innocenti, 6Medias