Immigration : Bruno Retailleau veut hausser le ton sur la régularisation des sans-papiers
© Ait Adjedjou Karim/ABACA
Dans un entretien au Parisien, mercredi 9 octobre, le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il compte revenir sur la circulaire Valls. Cette mesure permet aux préfets de régulariser à titre exceptionnel des personnes pour des motifs de vie privée et familiale ou au titre du travail.
Les sans-papiers dans le viseur de Bruno Retailleau. Dans un entretien accordé au Parisien, mercredi 9 octobre, le ministre de l'Intérieur a révélé qu'il compte mettre fin à la circulaire Valls et réduire au maximum le nombre de régularisations de sans-papiers. Introduite en 2012, celle-ci permet aux préfets de régulariser jusqu’à 30 000 sans-papiers chaque année, en raison de leur vie familiale en France ou du travail exercé. Après avoir reçu les 102 préfets mardi 8 octobre, le nouveau locataire de la place Beauvau a confié qu'il allait leur envoyer "deux circulaires" dans les semaines à venir, "une première qui précisera leur rôle de pilotage et la seconde qui remplacera la circulaire Valls".
"Nous ne devons régulariser qu'au compte-goutte, sur la base de la réalité du travail et de vrais critères d'intégration", a décrypté Bruno Retailleau auprès de nos confrères. Le ministre de l’Intérieur se défend de vouloir contourner le Parlement sur la politique migratoire : "La vie réglementaire et la voie législative sont parfaitement complémentaires". "Il faudra une loi pour compléter la loi Immigration de janvier, en grande partie censurée par le Conseil constitutionnel, pour des raisons de forme", a-t-il également estimé.
Décourager la venue des étrangers en situation irrégulière
À l'heure actuelle, les étrangers en situation irrégulière peuvent prétendre à être régularisés s’ils prouvent par exemple que leur enfant est scolarisé depuis au moins trois ans en France, ou s’ils disposent d’une promesse d’embauche après avoir travaillé plus de 8 mois au cours des deux dernières années. Mais Bruno Retailleau compte donc durcir ces critères afin de décourager la venue des étrangers en situation irrégulière. Auprès du Parisien, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dit également souhaiter "avoir recours à des pays de transit pour y renvoyer des personnes impossibles à éloigner dans leurs pays d'origine", pour des raisons politiques, citant l'exemple de l'Afghanistan.
publié le 10 octobre à 08h01, Quentin Marchal, 6Medias