Politique

Remaniement : désireux de devenir Premier ministre, Gérald Darmanin ronge son frein sans abdiquer

Conforté à son poste de ministre de l’Intérieur, le locataire de Beauvau qui ne cache plus ses ambitions de poser ses valises à Matignon aurait vécu le remaniement comme une trahison selon ses proches, explique Le Parisien.

Ses proches et lui-même y croyaient, avant de déchanter. Après l’annonce du remaniement, les proches de Gérald Darmanin peinent encore à accuser le coup. Mais le ministre de l’Intérieur, qui a vu son champ de responsabilités politique gagner du terrain avec la cotutelle du secrétariat d’État à la Ville "ne va pas se laisser humilier longtemps", comme l’a confié l’un de ses proches au Parisien. Car ce "bosseur" et ce "moteur pour la majorité", selon les propos du député Renaissance Mathieu Lefèvre, qui s’érige en alternative à Elisabeth Borne pour relancer le quinquennat n’aurait pas dit son dernier mot.

Darmanin s’y est pris "de façon bourrine"

Malgré d’indéniables efforts pour lisser ses positions les plus controversées, notamment lorsqu’il s’exprime au sujet de la police, la méthode employée par le ministre de l’Intérieur pour convaincre le président de le nommer n’a pas eu l’effet escompté. Selon un ministre, Gérald Darmanin "s’y est pris de façon bourrine", rapporte Le Parisien. Dans la journée du 16 juillet, il apprend que sa stratégie n’a pas payé et qu’Elisabeth Borne restera à Matignon. D’ailleurs, le lendemain, à l’occasion d’un point presse en présence de celle dont il aurait voulu récupérer la place, ses traits sont tirés.

Mais ses proches y croient dur comme fer, la bataille n’est pas perdue. "Gérald Darmanin aime la politique comme il aime l’État : avec passion, souligne Mathieu Lefèvre. Et la passion ne prend jamais de pause", suggérant la possibilité d’un retournement de situation. D’autant plus qu’entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron, la situation n’est pas aussi détendue qu’elle n’en a l’air. En dépit de sa reconduction à la tête du gouvernement, la locataire de Matignon n’a en effet pas obtenu toutes les têtes de tous les ministres qu’elle souhaitait voir tomber. Et le ministre de l’Intérieur pourra probablement s’appuyer sur le fait que la demande d’ordre et d’autorité n’a "rarement été aussi forte qu’en ce moment", analyse le président de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée, Guillaume Kasbarian.

publié le 22 juillet à 14h05, Nathan Hallegot, 6Medias

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