Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave visé par des soupçons de conflits d'intérêts
© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA
Nommé en juillet 2023 en tant que ministre délégué des Comptes publics, Thomas Cazenave pourrait être impliqué dans un conflit d'intérêts impliquant l'École de rénovation énergétique, établissement qu'il a créé en 2021 à Bordeaux.
Alors que les rumeurs autour du futur gouvernement de Gabriel Attal fraîchement nommé Premier ministre vont bon train, Thomas Cazenave, l'actuel ministre délégué aux Comptes publics se voit épinglé pour un "potentiel conflit d'intérêts" dans la rubrique "Les Décodeurs" du Monde. En effet, en 2021, l'élu girondin a fondé une école de formation destinée aux nouveaux métiers de la rénovation énergétique, et dont il reste le principal actionnaire à hauteur de 54% du capital, soit une participation estimée à 105 672 euros.
L'École de la rénovation énergétique (ERE), qui dispose de trois lieux de formations à Bordeaux, Biarritz et Rennes a déjà formé près de 300 professionnels par le biais de formations financées via le compte formation de France travail (ex Pôle emploi). Dans son article, le journal Le Monde précise que Thomas Cazenave a passé "six mois à ignorer le risque d'interférence avec sa gestion des affaires publiques", alors même que son poste de ministre délégué au Budget l'amène à donner des arbitrages budgétaires en matière de questions de rénovation énergétique.
L'entourage du ministre dément
De son côté, l'entourage du ministre avance qu'il y a "zéro conflit d'intérêts", arguant que ce dernier s'est mis en retrait de l'école dès son élection aux législatives de 2022. Depuis, il n'y jouerait d'ailleurs plus aucun rôle opérationnel. Le déontologue de l'Assemblée nationale a quant à lui estimé qu'il "n'y avait pas d'incompatibilité entre le fait d'être actionnaire et son mandat électoral", estiment toujours ses proches.
Nommé en juillet 2023 dans le deuxième gouvernement d'Élisabeth Borne, Thomas Cazenave aurait eu plusieurs échanges avec la Haute autorité à titre préventif sur cette question. Des échanges qui ont finalement conduit à un décret de déport signé en janvier ainsi qu'à "un mandat de gestion sans droit de regard confié à un tiers" , et ce, six mois après sa prise de fonction.
publié le 11 janvier à 11h00, Kévin Comby, 6Medias