Politique

Laurent Berger sur les retraites : “retirez cette loi, ne la promulguez pas.”

© Abaca - Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

Le patron de la CFDT affirme son opposition à la réforme des retraites. Dans un entretien accordé à Libération, Laurent Berger dénonce un "naufrage" de la part du gouvernement, et assure vouloir continuer le combat, quoi qu’il arrive.

Laurent Berger ne lâche rien. À la veille du vote d’une motion de censure par l’Assemblée nationale, le secrétaire général de la CFDT ne donne pas de consignes de vote aux députés, mais affirme vouloir tout faire pour que le texte de la réforme des retraites ne passe pas. “Nous ne voulons pas entrer dans le jeu politique”, affirme Laurent Berger qui rappelle qu’une grande mobilisation intersyndicale aura lieu jeudi, et ce, quoi qu’il se passe à l’Assemblée lundi lors du vote de la motion de censure.

Pourtant, il ajoute : “Il n’y aura pas, de la part de la CFDT, ni des autres organisations je crois, des appels à renverser le gouvernement. Ce n’est ni notre problème, ni notre mission.”

Mettre le feu : “ce sera sans nous”

Pour Laurent Berger, le véritable enjeu est le texte de la réforme des retraites, qu’il compte empêcher de passer, quitte à le demander directement à Emmanuel Macron : “Nous voulons que le Président abandonne ce texte, qu’il tienne compte de la crise. Le chef de l’État s’est mis lui-même dans cette situation.

Et pour cela il a des arguments : une population hostile à la réforme, une majorité inexistante au Parlement, et bien-sûr, une mobilisation de plus en plus radicale dans les rues. Il ajoute que l’espoir de voir le Président changer d’avis repose sur la journée de mobilisation de jeudi : “le déclenchement de ce 49.3 accélère et renforce le ressentiment, donc la mobilisation.” Une décision qu’il critique franchement. "Ce n’est pas un échec, c’est un naufrage", juge-t-il. Une date assez éloignée choisie pour ne pas gêner les épreuves du bac en début de semaine.

La CFDT, qui joue toujours le rôle du syndicat le moins radical, face à la CGT ou FO, n’appelle pas à une montée en puissance de la contestation. Quand Libération demande à Laurent Berger s’il faut aller plus loin pour se faire entendre, il répond : “Nous serons responsables pour deux. Donc si la solution pour être entendus, c’est de mettre le feu aux Champs-Elysées ou ailleurs, ce sera sans nous.

Le secrétaire général du syndicat ajoute que la balle est maintenant dans le camp d’Emmanuel Macron, et que c’est à lui de changer d’avis, afin de provoquer l’apaisement dans cette crise sociale.

publié le 19 mars à 17h46, Orange avec 6Medias

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