La gauche dénonce la position française pour l'"immunité" de Netanyahu
© JOEL SAGET, AFP - La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier pose le 6 novembre 2024 à Paris
"Honte", "scandale"... plusieurs responsables de gauche se sont indignés mercredi de l'"immunité" dont bénéficie le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en France malgré un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui le vise.
"La France se plie une fois de plus aux exigences de Benjamin Netanyahu en le choisissant lui plutôt que la justice internationale", a dénoncé sur X la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, dénonçant "une honte".
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé mercredi dans un communiqué que le Premier ministre israélien bénéficierait en France des "immunités des États non parties à la CPI", ce qui est le cas d'Israël, prévues dans le droit international.
"De telles immunités s'appliquent au Premier ministre Netanyahu et autres ministres concernés" par un mandat d'arrêt de la Cour, a précisé le Quai d'Orsay.
"Sûrement était-ce le +deal+ pour que la France soit citée dans le communiqué d'annonce officiel du cessez-le-feu au Liban publié conjointement par la France et les États-Unis hier", a ajouté Marine Tondelier, qualifiant cette "immunité" d'"erreur historique très, très lourde".
"N'est-ce pas plutôt une +impunité+ ?", s'est de son côté interrogé le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard sur le réseau social, jugeant dans un deuxième message la position française "totalement scandaleuse".
"La France est signataire du statut de Rome: elle doit en appliquer les règles sans se cacher derrière des arguments juridiques qui ont déjà été largement démontés", a-t-il argumenté.
Quant au premier secrétaire du PS, Olivier Faure, il a "regretté" devant la presse à l'Assemblée cette prise de position. "Nous avons une boussole qui doit continuer à indiquer un nord commun et cette boussole c'est le droit international et elle suppose qu'il n'y ait pas d'exception", a-t-il expliqué, jugeant que "tout ce qui s'écrit en ce moment donne du droit international une image très dégradée".
Outre M. Netanyahu, la Cour pénale internationale a lancé la semaine dernière un mandat d'arrêt à l'encontre de l'ex-ministre israélien de la Défense Yoav Gallant - ainsi que contre le chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif - pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Un article du Statut de Rome de 1998 instituant la CPI aborde la question de l'immunité de dirigeants de pays ne reconnaissant pas la cour, même s'il peut rester ouvert à diverses interprétations.
publié le 27 novembre à 17h45, AFP