"Je me suis dit que c'était encore de la pub" : le coup de téléphone de Michel Barnier à une agricultrice qui confiait avoir pensé au suicide
© Jumeau Alexis/ABACA - Michel Barnier salue un membre de Croix-Rouge lors des commémorations du 13-Novembre 2015, le 13 novembre 2024.
"Bonjour, c'est Michel Barnier", a pu entendre Stéphane, prunicultrice de 59 ans, à l'autre bout du combiné dimanche matin. L'agricultrice, qui s'était confiée sur ses difficultés au micro de France Bleu vendredi 15 novembre, raconte avoir reçu un appel surprise du Premier ministre.
Pour apaiser la colère des agriculteurs, qui reprennent leurs mobilisations depuis la semaine dernière, Michel Barnier opte, semble-t-il, pour une méthode plus intimiste que celle de son prédécesseur. Stéphane, une prunicultrice de 59 ans qui s'était exprimée au micro de France Bleu vendredi 15 novembre, a reçu un appel de sa part : "Bonjour Stéphane, c'est Michel Barnier", a-t-elle pu entendre dimanche matin, alors qu'elle promenait ses jeunes chevaux. "J'ai vu un 01, je me suis dit que c'était encore de la pub", s'est-elle amusée auprès de France Bleu, qui rapporte son retour sur cette conversation, lundi 18 novembre.
"J'ai été bluffée par la simplicité et la compréhension de cette personne"
L'agricultrice du Bergeracois, en Dordogne, avait fait part de ses difficultés à nos confrères vendredi, confiant avoir pensé au suicide, sous la pression de ses problèmes de trésorerie. "On ne s'en sort pas. Avec en plus tous les crédits qu'il y a sur cette exploitation, comment voulez-vous que je fasse ?", avait alerté Stéphane, qui vend ses prunes à perte. Cette dernière s'est dit très touchée par l'appel du Premier ministre, qui l'a écoutée pendant une demi heure : "J'ai été bluffée par la simplicité et la compréhension de cette personne", a-t-elle assuré à France Bleu, expliquant que Michel Barnier "a insisté sur les aides dont j'avais besoin personnellement". "Mais on ne va pas résoudre la crise agricole en résolvant mes problèmes de trésorerie", a-t-elle ajouté, indiquant que le chef de l'exécutif allait faire part de sa situation à la préfecture de Dordogne pour l'aider.
La mobilisation des agriculteurs a repris dimanche et se poursuit avec de nouvelles actions ce lundi matin à l'appel des syndicats. De premiers blocages sont annoncés, notamment sur la N118, près de Paris.
publié le 18 novembre à 09h59, Joanna Wadel, 6Medias