Cyclone Chido à Mayotte : Emmanuel Macron annonce un deuil national lundi
© Sopa Images/SPUS/ABACA - Emmanuel Macron en Pologne, le 12 décembre 2024 (Illustration).
Un deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido, à Mayotte, a été annoncé par Emmanuel Macron pour lundi 23 décembre. Le Président, en visite dans l'archipel jeudi 19 décembre, a décidé de prolonger son séjour jusqu'à vendredi et de dormir sur place.
Attendu près d'une semaine après le passage du cyclone Chido à Mayotte (Outre-mer), Emmanuel Macron a posé le pied sur l'archipel, jeudi 19 décembre. Le président s'est confronté à la détresse des Mahorais, promettant de "rebâtir" le territoire, et a annoncé un jour de deuil national, qui aura lieu lundi 23 décembre 2024.
Un recueillement à 11h lundi
"Ce que traversent les Mahorais est dramatique. À la douleur du deuil, aux traumatismes, s’ajoutent d’immenses défis", a écrit le chef de l'État sur X, en milieu d'après-midi ce jeudi. "Face à l’urgence, nous mobilisons tous les moyens nécessaires et reconnaissons l’état de catastrophe naturelle", a-t-il annoncé, avant d'ajouter : "Nous partageons tous la peine des Mahorais (...) Je décréterai le deuil national pour ce lundi 23 décembre. Nos drapeaux seront en berne. Tous les Français seront invités à se recueillir à 11h". Les drapeaux seront également mis en berne.
Lors d'un point face à la presse, le chef de l'État a fait part de la "plus grande solidarité de toute la nation", tout en prenant l'engagement de "rebâtir" Mayotte. Emmanuel Macron a part ailleurs indiqué que pour l'heure, "l'urgence est de faire arriver l'eau potable et l'alimentation". 1.200 membres des "forces de sécurité intérieures" seront également déployés d'ici dimanche pour "sécuriser les quartiers qui font parfois l'objet de pillage".
Quant au bilan humain, le Président s'est montré plutôt pessimiste. "Il est vraisemblable qu'il y ait beaucoup plus de victimes", "il est vraisemblable qu'il y ait des situations dramatiques qui ne se soient pas manifestées."
Des échanges tendus
Le département le plus pauvre de France a été touché de plein fouet par la tempête tropicale, qui a dévasté la plupart des habitations précaires de l'île et détérioré de nombreux services et infrastructures, comme l'hôpital et l'aéroport. L'aide envoyée de métropole est encore jugée insuffisante par les élus locaux et la population, rapporte France 24.
Emmanuel Macron a décidé de prolonger sa visite jusqu'à vendredi, tandis que son Premier ministre, François Bayrou, a fait savoir qu'il se rendrait à Mayotte une fois son gouvernement formé. Le Président s'est rendu sur le terrain, à Mamoudzou, au contact des habitants, dont certains l'ont interpellé sur ses responsabilités, lui signifiant que l'aide tarde à venir jusqu'à eux : "On n'a pas besoin de promesses, on a besoin des actes !", a lancé un homme, affirmant que "les secours ne sont pas arrivés" chez lui. Même chose dans le quartier de Cavani, où une mère de famille s'est plainte que "la mobilisation" de l'État "ne vient pas". Le convoi présidentiel s'est fait huer à son arrivée sur l'île.
Des critiques que le président a tenté de survoler : "On a été capables de rebâtir notre cathédrale en cinq ans. Ce serait quand même un drame qu'on n'arrive pas à rebâtir Mayotte", a-t-il déclaré. L'acheminement des ressources dans certaines zones du territoire est rendu difficile par les dégâts causés par Chido. Les vivres distribués, tout comme l'essence sont rationnés pour éviter la pénurie.
publié le 19 décembre à 17h24, Joanna Wadel, 6Medias