"Dialogue inter-espèces" avec un "bouleau pleureur" : une formation destinée aux agents municipaux de Lyon sous le feu des critiques
© ANDBZ/ABACA - Illustration
Des formations dispensées aux agents municipaux lyonnais pour "prendre en compte les intérêts des vivants non humains" sont sous le feu des critiques, rapporte notamment Le Figaro. La mairie a tenu à répondre aux attaques de l'opposition.
Un "dialogue inter-espèces" financé par la ville de Lyon. Comme le rapporte notamment Le Figaro, la majorité écologiste de la ville a déboursé 3 000 euros pour former des agents au respect de l'environnement, via un jeu de rôle où ceux-ci ont été amenés à communiquer... avec des arbres et des fleurs.
Cette intrigante formation, dispensée par l'association écologiste Lichen, avait pour but de former "une assemblée temporaire de parties prenantes humaines et non humaines". Parmi les membres "à part entière" de ce programme figuraient un "bouleau pleureur" et un "coquelicot". L'association, qui milite en faveur de la transition écologique, attire l'attention, via ses ateliers ludiques, sur les "vivants non humains", notamment les invisibles de l'espace urbain, dont bon nombre de végétaux.
"Je peux comprendre qu’à titre individuel, vous voulez dialoguer avec un bouleau pleureur"
Toutefois, les élus lyonnais de l'opposition n'ont pas été sensibles à la forme, mais surtout au coût de cet atelier. En témoignent les extraits du conseil municipal de Lyon du 12 décembre, cités par Lyon Mag : "Bouleau pleureur, dont le dernier élagage fut brutal, est encore plus pleureur, il compte sur l'association pour faire passer un message aux humains", a cité l'élue LR Laurence Croizier, lisant le résumé de la formation conçue sous forme de jeu.
"Je peux comprendre qu’à titre individuel, vous voulez dialoguer avec un bouleau pleureur ou un coquelicot. Mais sous prétexte que vous dépensiez sans compter sur le budget participatif et auprès de cette association, ce n’est clairement pas possible", a-t-elle fustigé, s'adressant au maire, Grégory Doucet, et à son adjointe, Chloë Vidal.
La mairie se défend
"Je suis vraiment désolée que vous ne goûtiez pas à la qualité de cette formation, qui montre que vous êtes dans une forme de déni sur les enjeux auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés", a réagi cette dernière. "Il est important de s'aventurer vers d'autres réflexions et d'aller vers une anthropologie symétrique, de considérer l'ensemble des vivants pour mieux penser notre action publique municipale", a ajouté Chloë Vidal.
Sur la même ligne, la mairie a dénoncé "une polémique qui joue sur des raccourcis". "D’autres villes (comme Montpellier), des écoles comme Centrale Lyon ou les vignerons du Beaujolais ont fait cette formation", a pointé Gautier Chapuis, adjoint au maire de Lyon, interrogé par actu.fr.
publié le 19 décembre à 15h34, Joanna Wadel, 6Medias