Politique

Colère des agriculteurs : selon Macron, il ne faut pas "tout mettre sur le dos de l'Europe"

© Stella Pictures/ABACA

Le chef de l'État était mardi 30 janvier devant la communauté française à Stockholm. Il a abordé la crise agricole sous le prisme européen, et a notamment demandé à l'Europe d'être "moins tatillonne" avec "ceux qui travaillent".

Outre la rémunération, qui est le nerf de la grogne des agriculteurs, c'est la Politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne qui cristallise les tensions. Des paysans ont le sentiment que la PAC a creusé les inégalités plus qu'elle n'a généré de revenus et limité la concurrence déloyale. Mais selon Emmanuel Macron, qui s'est exprimé mardi 30 janvier à Stockholm devant la communauté française de Suède, "ce serait de la facilité de tout mettre sur le dos de l'Europe".

La question de l'Europe revient particulièrement dans le secteur de la volaille, déséquilibré, comme le reconnaît Emmanuel Macron, par "l'arrivée d'une volaille qui était beaucoup moins chère venant d'Ukraine". Le chef de l'État assure que des discussions étaient en cours à ce sujet au niveau européen : "On va chercher à réguler."

"La solution, ce n'est pas moins d'Europe"

Autre secteur agricole en crise, qui revient souvent dans les discours des agriculteurs des agriculteurs en colère : la viticulture. Les aléas climatiques et l'inflation ont éprouvé la filière agricole, mais les volumes imposés par la PAC n'ont fait que rajouter des difficultés à un secteur déjà en tension, et ce "malgré tous les efforts" qu'ont pu faire les agriculteurs, souligne Emmanuel Macron.

Pour le chef de l'État, la solution pour ces problématiques n'est pas forcément de diminuer l'impact de l'Europe, mais de mieux le rediriger. "La solution, ce n'est pas moins d'Europe. C'est parfois plus d'Europe. Une Europe moins tatillonne pour embêter ceux qui travaillent au quotidien et plus claire pour réguler les intérêts qui se constituent", martèle le chef de l'État, qui insiste également sur le fait qu'il faudra avant tout appliquer les lois Egalim 1 et Egalim 2, de façon plus juste.

Quid des règles de jachères ?

À l'Europe, Emmanuel Macron demande donc de la souplesse. Cela concerne également les règles sur les jachères prévues par la PAC. Aujourd'hui, les agriculteurs sont contraints de garder 4 % de leurs terres en jachère ou surface non-productive. Jeudi 1er février, Bruxelles examinera la possibilité de mettre en place une "dérogation temporaire" pour tous les agriculteurs européens. Car la grogne des paysans dépasse les frontières de la France.

publié le 30 janvier à 16h14, Maeliss Innocenti, 6Medias

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