Emmanuel Macron mal accueilli à Cayenne : les Guyanais fatigués par ses "baratins"
© Pool/ABACA - Emmanuel Macron, sur la place des Palmistes à Cayenne, échangeant avec un habitant sur l'autonomie de la Guyane.
Le chef de l'État est depuis lundi en Guyane pour un déplacement aux contours éminemment géopolitiques. Certains Guyanais l'ont accueilli froidement et attendent des actions de sa part sur l'autonomie de leur territoire.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Emmanuel Macron n'est pas en odeur de sainteté en Guyane. Le chef de l'État a atterri à Cayenne, lundi 25 mars, pour un déplacement de deux jours, portant sur des sujets environnementaux – notamment les dangers qui pèsent sur l'Amazonie – mais aussi sur l'autonomie de cette région d'Outre-mer, source de tensions. Dès son arrivée, Emmanuel Macron a été accueilli froidement par les habitants. "Nous ne sommes pas des Français, un point c'est tout. (…) Qu'est-ce que vous êtes venus faire en Guyane ? De nous baratiner avec des baratins", lui a même lancé un homme, selon des propos rapportés par Franceinfo.
Les Guyanais attendent des avancées sur leur autonomie, réclamée depuis des années, et espère que le cas de la Corse leur permettra de trouver une solution. Mais Emmanuel Macron considère la situation de la Guyane comme "très différente" de celle de la Corse. "Ici, vous avez une vraie singularité, si je puis dire régionale, et vous avez d'ores et déjà un autre cadre institutionnel", a ainsi répondu le chef de l'État, interpellé sur la question depuis la place des Palmistes à Cayenne.
Emmanuel Macron prêt à faire un pas vers l'autonomie de la Guyane ?
Emmanuel Macron n'entend pas pour autant ne rien faire pour les Guyanais qui réclament plus d'indépendance pour leur territoire. "Il y a un article qui permet déjà d'adapter beaucoup de choses. Le fait-on pleinement ? L'utilise-t-on comme il faut ? Faut-il créer d'autres adaptations ?" s'est-il interrogé. Avant de conclure, sur une note plus positive : "Je suis ouvert (si cet article) est au service d'un projet de territoire dans la République." Pas sûr que cette réflexion apaise les tensions.
publié le 26 mars à 12h26, Maeliss Innocenti, 6Medias