Budget 2025 : des députés macronistes proposent de vendre des actions de l'État
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Afin de réduire le déficit public de la France, 23 députés macronistes, dont les anciens ministres Gérald Darmanin, Olivia Grégoire et Aurore Bergé, ont déposé une proposition de loi visant à céder 8 milliards d'euros d'actions que l'État possède dans plusieurs entreprises, rapporte Le Parisien, mardi 22 octobre.
L'État doit-il vendre ses participations au capital de certaines entreprises afin de renflouer les caisses ? À l'heure où le gouvernement cherche à faire des dizaines de milliards d'économies pour réduire le déficit public, cette question revient aujourd'hui sur la table. Dans le cadre du budget 2025, une proposition de loi a même été déposée par Mathieu Lefèvre, député Ensemble pour la République (EPR) du Val-de-Marne, qui souhaiterait que l'État vende pour 8 milliards d'euros d'actions.
Cet amendement au projet de loi de finances 2025 est soutenu par 22 autres députés macronistes, dont les anciens ministres Gérald Darmanin, Olivia Grégoire et Aurore Bergé. Au mois de juin 2024, le portefeuille de l'État actionnaire était estimé à 179,5 milliards d'euros pour un total de 85 entreprises, dont certaines sont cotées en Bourse (FDJ, Orange, Stellantis, Engie, etc.) et représentent une valeur cumulée de 53,7 milliards d'euros. "Vendre seulement 10 % de ces participations rapporterait autant, voire plus, que la hausse contre-productive de l'impôt sur les sociétés ou l'augmentation des charges du travail prévues par le gouvernement", assurent à La Tribune Dimanche les députés macronistes qui défendent cette proposition de loi.
Un manque à gagner ?
Cette idée ne fait pourtant pas l'unanimité. "Ce n'est pas en situation de crise qu'il faut vendre les bijoux de famille", estime Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au cabinet de conseil BDO France, auprès du Parisien. "Quand l'État a des participations, c'est souvent pour de bonnes raisons, notamment stratégiques et parce que, souvent, elles rapportent de l'argent. Céder des participations dans l'urgence, c'est une vision à court terme. Et souvent, on le regrette", poursuit-elle.
La proposition de loi divise d'autant plus que l'ensemble des dividendes perçus par l'État en 2023 représente 2,3 milliards d'euros, soit une augmentation de 4,1 % par rapport à 2022. "Il faut toujours soupeser entre la cession de parts qui permet le remboursement de la dette et le manque à gagner par les dividendes que cela crée si vous cédez vos parts", a souligné sur France Inter Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics.
publié le 23 octobre à 19h10, Cédric Alexis, 6Medias