"Ils sont complètement cons" : Haïti choqué par les propos jugés "inacceptables" d’Emmanuel Macron
© Zuma/ABACA
L’ambassadeur de France en Haïti a été convoqué après la révélation de la vidéo d’Emmanuel Macron en train d’insulter les Haïtiens pour avoir limogé l’ex-Premier ministre Garry Conille, qu’il trouvait "formidable". Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a reçu une lettre de "protestation".
Haïti ne décolère pas. Emmanuel Macron a été filmé en train d’insulter les Haïtiens, ou plutôt les responsables à la tête du pouvoir de transition dans le pays des Caraïbes, à la fin du G20 à Rio, et alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour le Chili mercredi 20 novembre. Le chef de l’État a jugé qu’ils étaient "complètement cons" d’avoir limogé Garry Conille, l’ex-Premier ministre qu’il trouvait "formidable", et a également ajouté : "Les Haïtiens ont tué Haïti en laissant le narcotrafic (prospérer)."
L'ambassadeur de France en Haïti reconnaît des "propos malheureux"
Au lendemain de la révélation de ces propos jugés "inacceptables", le chef de la diplomatie haïtienne Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a décidé de convoquer l’ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, soulignant que la sortie d’Emmanuel Macron constituait un "geste inamical et inapproprié qui méritait d'être rectifié", selon un communiqué officiel relayé par BFMTV. Le communiqué précise qu’Antoine Michon a reconnu des "propos malheureux".
Lors de son rendez-vous, Antoine Michon s'est aussi vu remettre "une lettre de protestation adressée au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot".
Emmanuel Macron, qui poursuit sa tournée en Amérique du Sud et s'est notamment exprimé devant le Congrès chilien jeudi, n'est pour le moment pas revenu sur ses propos. Son entourage a toutefois réagi dans les premières heures de la polémique, expliquant que le chef de l'État n'avait fait que répondre à un individu qui l'interpellait de "manière insistante" et qui accusait la France "d'être responsable de la situation en Haïti".
publié le 22 novembre à 10h00, Maeliss Innocenti, 6Medias