Bourgogne-Franche-Comté : des élus RN brandissent des pancartes anti-immigrés, une plainte va être déposée
© Pauletto Francois/Avenir Pictures/ABACA - Julien Odoul, un des élus RN concernés.
La présidente PS du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a annoncé vouloir porter plainte pour "incitation à la haine", rapporte BFMTV, vendredi 12 avril. La veille, des élus RN avaient brandi des pancartes "Violeurs étrangers dehors".
Une plainte devrait être déposée par la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay (PS), pour "incitation à la haine", a annoncé l'intéressée. Jeudi 11 avril dans la matinée, des élus du Rassemblement National avaient brandi des pancartes anti-immigrés en séance plénière, sur lesquelles était inscrit "Violeurs étrangers dehors". Un message de soutien à un collectif "féministe identitaire" de Besançon (Doubs) qui avait provoqué l'interruption de la séance, rappelle BFMTV vendredi.
"Il faut arrêter avec ces amalgames nauséabonds. Les affiches qui ont été brandies et les propos répétés associant immigrés et viols sont intolérables en tous lieux et encore plus dans une enceinte républicaine", a expliqué, peu après l'incident, la présidente socialiste, qui a "décidé de saisir le procureur de la République".
Le collectif Némésis, qui avait également brandi ce message pendant le carnaval de Besançon, est lui aussi l'objet d'une plainte de la maire écologiste de la ville, Anne Vignot. Une enquête préliminaire pour "provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race" a été ouverte. L'une des militantes a été placée quelques heures en garde à vue mardi.
Un mot du vocabulaire nazi prononcé en séance
Julien Odoul, président du groupe RN au conseil régional et député, a apporté son soutien à ces femmes, évoquant la "liberté d'expression". Marie-Guite Dufay a quant à elle déploré via un communiqué que les élus du RN aient employé une "expression empruntée au vocabulaire nazi" au sein de l'hémicycle, à savoir le mot allemand "untermensch" ("sous-homme" en français). Un mot que l'élu Thomas Lutz a reconnu avoir prononcé, s'excusant dans un communiqué d'une utilisation "inadéquate, inappropriée et très malheureuse" adressée aux "élus de l'opposition".
publié le 12 avril à 11h35, Emmanuel Davila, 6Medias