Aurore Bergé pointe les incohérences de l’alliance entre LR et la macronie à l’Assemblée
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Pour garder une place au gouvernement et faire passer ses lois, le camp présidentiel s’est allié à la droite républicaine (DR). Mais les désaccords entre les deux partis persistent, ce que dénonce Aurore Bergé.
La droite et la macronie ne seraient pas faites pour s’entendre à l'Assemblée ? C’est ce que laisse entendre Aurore Bergé, députée Ensemble pour la République (EPR) des Yvelines, dans une interview donnée à Paris Match, mercredi 6 novembre. Pour comprendre la situation actuelle, il faut se souvenir d’où vient l’alliance entre les deux forces politiques, qui a mené à la formation du gouvernement Barnier. Après la dissolution, la macronie s’est associée à la gauche pour faire barrage au RN. Mais une fois les élections passées et après de très longues semaines de réflexion, le camp présidentiel s’est finalement associé à la droite républicaine (DR) pour former le gouvernement avec un Premier ministre républicain.
Mais le camp présidentiel et la DR ont plusieurs points de désaccords non négligeables, comme les impôts, l’immigration ou encore l’État de droit. Pour Aurore Bergé, le "socle commun", vendu par le gouvernement, n’est pas clair : "Personne ne sait ce que ça veut dire", explique-t-elle, assurant qu’EPR devrait être "dans un rapport de force avec le gouvernement".
Une alliance divisée
L’ancienne ministre du gouvernement Attal prend un exemple simple : "On n’applaudit pas au même moment dans l’Hémicycle, selon si c’est un ministre de tel ou tel camp qui s’exprime." Elle prône aussi l’utilisation d’un 49.3 rapide pour faire passer le budget 2025, mais cela ne dépend que de Michel Barnier.
La députée critique enfin vivement la gestion de l’image de son parti. Tout d’abord, elle dénonce la collaboration entre son camp et le NFP lors des législatives pour faire barrage à l’extrême droite : "C’était une erreur stratégique et morale." Elle voit aussi d’un mauvais œil la candidature unique de Gabriel Attal à la tête de Renaissance : "Je ne suis pas sûre que l’incarnation seule, quelle qu’elle soit, soit suffisante pour embarquer les Français qui doutent." Enfin, c’est le nom du parti qui pose problème : "Les gens ne savent même pas comment on s’appelle ! Renaissance, Ensemble pour la République (…). On a changé de noms tous les ans ou presque alors qu’En Marche !, c’était parlant."
publié le 7 novembre à 09h06, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias