France

Sciences Po Paris : une mobilisation étudiante pro-palestienne accusée d’antisémitisme

© Jumeau Alexis/ABACA/Photo d'illustration

Mardi 12 mars, un groupe d’étudiants de Sciences Po Paris a occupé un amphithéâtre en soutien au peuple palestinien. Mais, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) n’a pas eu le droit d’entrer dans la salle et "des propos accusatoires" ont été prononcés contre l’association, alerte la direction de l’établissement.

Sciences Po Paris est au cœur d’une nouvelle polémique. Mardi 12 mars, une centaine d’étudiants de l’école parisienne se sont rassemblés dans un amphithéâtre pour soutenir le peuple palestinien, raconte BFMTV. Mais une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) n’a pas eu le droit d’entrer dans la salle. L’antisémitisme est passé sous silence par la direction de l’établissement qui explique dans un message sur X, mardi 12 mars, que l’étudiante "a été empêchée d’entrer dans l’amphithéâtre" et que "des propos accusatoires" ont été prononcés contre "une association en particulier" qui est l’UEJF.

Sur X, l’UEJF a affirmé que "les étudiants de l'UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes" mardi 12 mars et que la phrase "Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste" a été prononcée contre l’étudiante mentionnée plus haut. Selon une étudiante qui a assisté à la scène et qui a préféré rester anonyme : l’étudiante de l’UEJF n’a pas eu le droit d’entrer "pour des raisons de sécurité, parce qu'elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens"."Elle est la seule à n'avoir pu entrer. D'autres membres de l'UEJF ont assisté aux débats", ajoute-t-elle.

Emmanuel Macron dénonce des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables"

La Direction va saisir la section disciplinaire pour sanctionner "ces agissements intolérables". Prisca Thevenot, la porte-parole du Gouvernement a déclaré que "des témoins ont été entendus" par Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur et la jeune étudiante victime des propos antisémites a été invitée à "se présenter devant la justice". Mercredi 13 mars en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a dénoncé des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables". Selon BFMTV, Gabriel Attal s’est rendu à Sciences-Po Paris ce mercredi pour y rencontrer le Conseil d'administration. Le Premier ministre a indiqué avoir signalé les faits au procureur. Un peu plus tard dans la soirée, la direction de Sciences Po a annoncé dans un communiqué en avoir fait de même, "en étroite collaboration avec le ministre de l'Enseignement et de la Recherche", "pour des faits à caractère antisémite".

publié le 13 mars à 18h41, Capucine Trollion, 6Medias

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