Rémunération des agriculteurs : Lactalis, bon élève ; Leclerc contourne la loi
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Si les milliers de contrôles de l’État réalisés dans le cadre de la loi Egalim ont fait plier certains industriels concernant l’augmentation du prix d’achat des produits agricoles, d’autres acteurs contournent la loi en négociant à l’étranger.
L'augmentation du prix d’achat des produits agricoles par la grande distribution et l’agroalimentaire était au cœur des dernières revendications des agriculteurs. Reçus ce mardi 20 février par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, les principaux syndicats agricoles doivent rencontrer les industriels dans le cadre du comité de suivi des négociations commerciales. L’objectif de cette rencontre est de faire respecter la loi Egalim. Adoptée en 2021, elle vise à protéger la rémunération des agriculteurs.
Des objectifs atteints en partie
La loi aurait atteint l’objectif "jusqu'à un certain niveau", selon Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'agriculture et à la souveraineté alimentaire au micro de RMC. Des milliers de contrôles ont été réalisés pour vérifier la bonne application de la loi. Ils ont notamment conduit le géant du lait, Lactalis, "a augmenté son prix d'achat [...] sous la pression de l'intervention de l'État", a martelé la ministre. Néanmoins, des acteurs contournent la loi Egalim en négociant avec les agriculteurs étrangers. À l’instar des magasins Leclerc qui “ne jouent pas le jeu en passant par la Belgique”, a déclaré Agnès Pannier-Runacher, avant d’ajouter que l’État travaille “au niveau européen pour pouvoir traiter ces affaires”. Après la réunion avec le ministre de l’Agriculture, les syndicats agricoles rencontreront le président de la République, Emmanuel Macron, qui cherche à apaiser la colère du monde agricole en vue du Salon de l'agriculture qui ouvre ce samedi 24 février.
publié le 20 février à 11h51, Sophie Éyégué, 6Medias