Délais judiciaires, narcotrafic, prisons… Les chantiers de Gérald Darmanin à la Justice
© Berzane Nasser/ABACA - Gérald Darmanin lors de la passation de pouvoir, mardi 24 décembre
Tout juste nommé ministre de la Justice par François Bayrou, lundi 23 décembre, Gérald Darmanin a déjà annoncé ses priorités pour son mandat. Des objectifs qu’il devra jauger en fonction du budget alloué.
“Notre tâche est immense.” Trois mois après avoir quitté son poste de ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin veut afficher la même fermeté avec son entrée au poste de garde des Sceaux. Tout en collaborant avec le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, il promet d’axer sa mission sur quatre points importants selon BFMTV.
Accélérer les délais judiciaires et nettoyer les prisons
50. C’est, en moyenne, le nombre de mois entre une instruction et une condamnation. Un délai bien trop long pour le locataire de la place Vendôme qui promet une justice "plus rapide et plus ferme." Pour y parvenir, il compte sur le recrutement de 1 500 magistrats et 1 800 greffiers. Mais cette démarche, selon lui, exige que “nous devons augmenter ce budget du ministère de la Justice.” Une demande qui pourrait lui être accordée étant donné que la loi spéciale entre en vigueur dès le 1er janvier. Cette dernière autorise le gouvernement à dépenser les mêmes crédits qu’en 2024, année qui a vu un rehaussement des coûts liés à la Justice.
Côté carcéral, il ambitionne de “nettoyer les prisons.” Avec plus de 80 000 détenus incarcérés et une densité de 128,5 %, et un objectif de 15 000 places supplémentaires en prison qui ne devrait être atteint qu’en 2029, il prône l’exécution systématique des petites peines et une gestion à “taille humaine”, lors de sa visite au centre pénitentiaire de Liancourt. Le ministre ambitionne aussi d’améliorer les conditions de travail des agents et de réduire les "lieux de reproduction du crime".
Le narcotrafic, “priorité absolue” de son mandat
Alors qu’il avait déjà annoncé un vaste plan de lutte contre le narcotrafic lorsqu’il était à l’Intérieur, l’ancien maire de Tourcoing a annoncé que “le narcobanditisme et le trafic de drogue seront la priorité absolue de son mandat au ministère de la Justice.” Plusieurs pistes ont déjà été évoquées, comme la création d’un parquet national dédié et la protection des repentis qui seront votées fin janvier. En ce sens, le ministre se rendra à Marseille “dès la semaine prochaine.”
Après que son prédécesseur Didier Migaud a évoqué l’intégration explicite du consentement dans la définition pénale du viol, lors de la passation, il a dévoilé qu’un projet de loi est attendu au printemps sur le sujet. Actuellement, la loi s’appuie sur la violence, la contrainte, la menace ou la surprise, ce qui limite le traitement de certaines plaintes.
publié le 26 décembre à 20h02, Sébastien Salpietro, 6Medias