France

Procès de l’attentat de Magnanville : pourquoi le témoignage de l’enfant du couple s’avère capital ?

Agé de 10 ans aujourd’hui, le fils du couple de policiers tués en juin 2016 a déjà représenté deux figurines pour évoquer la scène de l’assassinat lors de l’enquête, rapporte BFMTV. Un témoignage fragile, selon la défense.

Le procès de l’attentat de Magnanville peut-il reposer sur les propos d’un enfant de 10 ans ? Alors qu’il s’ouvre, ce lundi 25 septembre 2023, un seul homme est devant les juges : Mohamed Lamine Aberouz, complice présumé de Larossi Abballa, l’assassin du couple de policiers. Le 13 juin 2016, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider étaient assassinés à leur résidence située à Magnanville, dans les Yvelines. Seul rescapé de cet attentat carnage : le fils des deux victimes, alors âgé de trois ans. Son témoignage cristallise aujourd’hui l’attention, rapporte BFMTV. Car il est un élément clé du procès.

L’auteur de l’attentat, Larossi Abballa, a été tué par le Raid au lendemain de l’attaque, après avoir retenu en otage le fils du couple. L’enfant, grâce à des dessins, a aidé les enquêteurs à se lancer sur la piste d’un complice lors de l’attentat. Depuis, ils ont retrouvé la trace de Mohamed Lamine Aberouz. Son ADN a notamment été retrouvé sur l’ordinateur de la famille francilienne. Il est aujourd’hui passible de la prison à perpétuité pour « complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique », « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « complicité de séquestration » en relation avec une entreprise terroriste.

Protégé par sa famille

La responsabilité présumée de cet homme de 30 ans oppose l’accusation à la défense, qui s’écharpent donc sur le témoignage clé de l’enfant. L’avocat de la famille de Jessica Schneider, Me Thibault de Montbrial, a expliqué à BFMTV que le garçon avait « représenté les méchants » par « deux petites figures » lors d’une séance de travail avec des psychologues. Selon lui, cela représenterait « un élément assez fort pour dire qu’ils étaient deux ».

En réponse, la défense cible la fragilité de l’enfant en raison de l’atrocité des faits. L’avocat du suspect, Me Vincent Brengarth, a noté le « traumatisme », et « l’inconstance dans les déclarations » du garçon, très jeune à l’époque. Protégé par sa famille, ce dernier ne s’est jamais confié aux enquêteurs. Il ne devrait pas intervenir lors du procès.

publié le 25 septembre à 11h10, Antoine Grotteria avec 6Medias

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