France

Les médicaments moins bien remboursés en 2024 ? Le reste à charge va doubler

En quête d'économies face à une dette publique qui ne cesse de se creuser, le gouvernement envisagerait plusieurs pistes pour son projet de loi de financement de la sécurité sociale 2024. Parmi elles, le doublement du reste à charge pour les patients sur les médicaments. Une hypothèse qui fait déjà bondir dans les rangs de l'opposition.

L'annonce risque de ne pas être très bien accueillie. Pourtant, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire avait déjà donné le ton ces dernières semaines : il faudra se préparer à des augmentations à la rentrée. En quête d'économies pour son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) de 2024, un député l'assure, "nous allons rentrer dans le dur. Il faut s'attendre à quelques mesures impopulaires qui vont impacter le pouvoir d'achat", rapportent nos confrères du Parisien, dimanche 20 août. Dans le viseur du gouvernement : la santé. L'une des pistes envisagées serait ainsi une augmentation de la franchise sur les boîtes de médicaments, une mesure qui fait déjà grincer des dents sur les bancs de l'Hémicycle.

Doublement des 50 centimes par boîte

Bien qu’elle soit encore à l'état d'hypothèse, l'annonce du possible doublement des 50 centimes de reste à charge pour chaque boîte de médicaments fait bondir Gérard Raymond. Le président de France Assos Santé, la plus grande fédération des usagers de la santé explique : "Si la mesure va au bout, on serait dans la double, la triple, la quadruple peine (pour les Français NDLR). […] Avec ce spectre des coûts supplémentaires, on les sanctionne d'être malades".

Cette piste de réflexion dans le prochain budget s'inscrit pourtant dans une recherche permanente d'économies et un contexte financier dégradé. Avec une dette publique qui a dépassé les 3 000 milliards d'euros au premier trimestre, soit 112,5% du PIB, impossible pour Bercy d'éviter de faire des coupes dans les dépenses sociales. Le député Renaissance Mathieu Lefèvre, membre de la commission des Finances rappelle que "cette rationalisation des comptes est indispensable". Le député socialiste Boris Vallaud, lui, s'insurge face à cette proposition. Il estime ainsi que le gouvernement "prétend baisser les impôts et en fait il augmente le coût de la vie des gens". Et de poursuivre : "On peut raconter ce qu'on veut, quand vous faites des économies sur la Sécurité sociale, vous taxez les plus modestes et les classes moyennes".

Une chose est sûre, le PLFSS 2024 qui sera débattu à l'Assemblée nationale à l'automne, s'annonce d'ores et déjà houleux...Alors même que le gouvernement n’a pas de majorité absolue.

publié le 20 août à 11h45, Kévin Comby, 6Médias

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