L’arrestation de responsables CGT pour "apologie du terrorisme" indigne la gauche
© Blanquart Ch/Abaca
Vendredi 20 octobre, deux syndicalistes CGT du Nord ont été interpellés et placés en garde à vue, pour "apologie du terrorisme". Une arrestation contestée par la CGT dans un communiqué, selon Le Parisien.
Le secrétaire départemental ainsi qu’une salariée de la CGT du Nord ont été arrêtés par les forces de l’ordre, vendredi 20 octobre. Cette interpellation survient après la publication d’un tract controversé de soutien aux Palestiniens, bien que les motivations exactes de la garde à vue restent à confirmer, indique Le Parisien.
"La CGT dénonce fermement cette arrestation et l’emploi de moyens totalement disproportionnés – une dizaine d’agents cagoulés – puisque les militant(e)s concerné(e)s ne représentent aucune menace", a souligné le syndicat dans un communiqué. "Soutenir pacifiquement le droit des Palestiniens ne peut pas être aussi grossièrement caricaturé et criminalisé", a-t-il ajouté. Une phrase du tract aurait particulièrement motivé cette interpellation : "Les horreurs de l’occupation illégales se sont accumulées. Depuis samedi elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées", en référence aux attaques du groupe terroriste du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier. Si la garde à vue des deux syndicalistes a été levée en début d'après-midi, le Parquet de Lille a confirmé au Parisien qu'une enquête est en cours.
Indignation générale de la gauche
"Nous sommes très inquiets du glissement et de la dérive en matière de liberté d'expression, et de libertés tout court", a réagi Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Comme le rapporte Le Monde, elle juge cette interpellation "scandaleuse".
Les réactions ne se sont pas non plus fait attendre au sein de la classe politique, et plus particulièrement à gauche. "D’interdictions en criminalisations et violences d’état de toutes sortes, Borne et Darmanin font de la France une sorte de régime autoritaire de type nouveau", a répliqué Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter).
Cette interpellation de syndicalistes a également fait réagir Olivier Faure, premier secrétaire du parti socialiste, qui a tweeté : "Gérald Darmanin, c’est pour exercer nos libertés que nous nous battons face au terrorisme, pas pour les supprimer !"
publié le 20 octobre à 19h08, Laureline Chatriot, 6Médias