Électricité : pourquoi les factures pourraient flamber ?
© Nguyen Van Hai-Barbier Jean Pierre/ABACA - Pourquoi les factures d'électricité pourraient flamber ?
Dans un rapport, la Cour des comptes s'est montrée très critique sur le mode de financement des réseaux de transport d’électricité, et met en garde sur une augmentation des prix les prochaines années.
Un rapport très critique. Dans un document publié sur son site, mercredi 18 décembre, la Cour des comptes a expliqué que le prix de l'électricité pourrait flamber dans les prochaines années, avec une augmentation de 10 euros du mégawattheure entre 2023 et 2030, soit une hausse de 21 %. Ce financement des infrastructures électriques, essentiel pour assurer la transition énergétique, est en cause dans cette augmentation. Pour arriver jusqu'aux domiciles, l'électricité passe par des infrastructures gérées par RTE pour la haute et très haute tension et Enedis pour la moyenne et basse tension.
Or, ces entités sont financées par le TURPE (tarif d'utilisation du réseau public d'électricité), qui est intégré aux factures des consommateurs. Les besoins d'investissement pour entretenir et moderniser les infrastructures, mais aussi en faveur de la transition énergétique, explosent. Ainsi, RTE table sur une enveloppe d’investissement de 100 milliards d’euros entre 2023 et 2040 et Enedis sur 96 milliards.
La rémunération de RTE et Enedis critiquée
Pour autant, ces dépenses pourraient être "neutralisées sous l’effet de l’augmentation attendue de la consommation", explique le rapport. Mais la consommation générale d'électricité est actuellement en berne, face aux demandes de sobriété énergétique et à un ralentissement industriel.
La Cour des comptes se montre également très critique sur la rémunération des gestionnaires de réseau. En effet, elle juge que les primes versées, censées compenser les risques liés aux investissements, sont trop importantes, puisque les réseaux électriques représentent des monopoles naturels, juge la juridiction. RTE et Enedis auraient bénéficié d’un "gain financier de près de 500 millions d’euros", sur la période 2017-2023.
publié le 18 décembre à 14h45, Guillaume Dosda, 6Medias