Dans l’Ouest de la France, les cours d’eau font face à une invasion d’écrevisses
© ANDBZ/ABACA (Photo d'illustration)
Particulièrement envahissante, l’écrevisse rouge de Louisiane prolifère dans les rivières et marais de l’ouest du pays, notamment en Gironde. Une espèce extrêmement dangereuse pour la biodiversité, rapporte 20 Minutes.
Sur le papier, cela pourrait être perçu comme une véritable manne. Mais la réalité est tout autre. Cet été, dans l’ouest de l’Hexagone et particulièrement en Gironde, les écrevisses rouges de Louisiane sont partout. L’espèce, importée accidentellement en France dans les années 1970, est capable de porter jusqu’à 600 œufs par ponte et de se reproduire dès trois mois, indique France 3 Nouvelle-Aquitaine.
Ces derniers jours, les témoignages se sont multipliés et nombreux s'étonnent de croiser des écrevisses comme s’il en pleuvait. "Je compte environ 10 écrevisses par m2. En deux heures de pêche, on peut facilement en attraper une centaine", explique Laurent Degrave, technicien médiateur rivière au Parc des Landes de Gascogne, auprès de France 3. Et elles sont partout : dans les rivières, les marais, sur les routes et même dans des piscines, rapporte 20 Minutes.
La biodiversité menacée
Si la situation peut paraître moins grave qu’elle en a l’air, car après tout ce ne sont que quelques écrevisses, la véritable menace pèse sur la biodiversité. "Ailleurs, mes confrères n’ont entendu qu’un seul mâle rainette chanteur, alors que normalement, c’est une chorale. Ici, très peu de nouveaux brochets ont été repérés", explique encore Laurent Degrave. Poissons, œufs, grenouilles, tout y passe. Laurent Degrave souligne par ailleurs qu’en plus de la faune, l’écrevisse de Louisiane est aussi un danger pour la flore des rivières.
Bien que les prédateurs naturels du crustacé, comme les brochets, les loutres et les silures, accomplissent une partie du travail, pour l’expert, il faut se rendre à l’évidence : "Ils ont réussi à maintenir un semblant d’équilibre jusqu’ici, mais avec le changement climatique qui a favorisé la reproduction des écrevisses, ils ne sont plus assez nombreux".
Des problèmes dans les solutions
Certains, comme le chef étoilé Frédéric Doucet, souhaitent profiter de cette invasion pour régaler les papilles. Mais là encore, des problèmes persistent. Alors que la Saône-et-Loire doit aussi faire face à ce problème, à Lans notamment, le cuisinier voulait aller en chercher pour les ramener à son établissement. Mais un arrêté interdit de les transporter en raison des risques de pertes et donc de potentielle reproduction indésirable, détaille France 3 Bourgogne-Franche-Comté. "On parle d'empreinte carbone, on achète des écrevisses qui viennent de loin alors que nous en avons à notre porte", déplore le chef.
De son côté, Laurent Degrave appelle à pêcher massivement les écrevisses. Mais pour cela, un permis payant est obligatoire : "Ça peut être une belle activité en famille, pas si onéreuse que ça, et puis ça permet derrière d’en faire un repas".
publié le 21 juillet à 11h40, Théo Rampazzo, 6Medias