Nucléaire : l’EPR de Flamanville raccordé au réseau électrique national
© Desfoux/ANDBZ/ABACA
Samedi 21 décembre, le plus puissant réacteur nucléaire français a été raccordé au réseau électrique national. L’aboutissement d’un chantier de près de 19 ans, semé d’embûches, salué par le président de la République.
"Grand moment pour le pays". C’est ainsi qu’Emmanuel Macron s’est réjoui du raccordement de l’EPR de Flamanville au réseau électrique national, samedi 21 décembre. À quelques encablures de la fin d’année, le "European Pressurized Reactor", dont le chantier a débuté le 3 décembre 2007, rappelle La Croix, est lancé pour de bon, 25 ans après le dernier démarrage d’un réacteur nucléaire en France, à Civaux, dans la Vienne.
"Nous franchissons aujourd’hui une étape importante, mais le premier démarrage d'un réacteur est une opération longue et complexe. Les phases d’essais vont se poursuivre jusqu’à l’été prochain, en étroite collaboration avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)", a ainsi déclaré Luc Rémont, le directeur général d’EDF, sur LinkedIn. "Elles seront marquées par le passage de différents paliers de puissance, d’arrêts et redémarrages du réacteur, indispensables pour garantir le fonctionnement au plus haut niveau de fiabilité du réacteur", a-t-il souligné.
"L’écologie à la française"
Si l’EPR ne devrait atteindre sa pleine puissance qu’à l’été 2025 et que plusieurs éléments sont encore à peaufiner, cette annonce, au regard des difficultés traversées et du retard accumulé, a de quoi satisfaire. Le lancement de l’EPR de Flamanville était en effet prévu pour 2012. En 2011, la catastrophe nucléaire survenue à Fukushima avait notamment causé des retards et entraîné un durcissement des normes. Au fil des travaux, diverses problématiques étaient venues bouleverser les plans, tels que des soucis liés aux soudures sur le circuit primaire, ou encore une anomalie "sérieuse" décelée par l’ASN dans la composition de l’acier de la cuve du réacteur, souligne La Croix.
Forcément, ce retard accumulé ne se calcule pas qu’en temps, mais aussi en argent. Selon Le Monde, le budget initial, estimé à 3,3 milliards d’euros, a quasiment été multiplié par six, pour atteindre la somme rondelette de 19,1 milliards d’euros, en considérant les surcoûts de financement. L’EPR de Flamanville devrait pouvoir alimenter près de deux millions de foyers tous les ans, indique de son côté Le Figaro. "Réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c’est l’écologie à la française. Ensemble nous y arrivons", a martelé Emmanuel Macron sur X, alors qu’en 2022, il a annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR2.
publié le 21 décembre à 15h30, Théo Rampazzo, 6Medias