France

Corse : Gérald Darmanin reporte son déplacement après l’intrusion au domicile d’Éric Dupond-Moretti

Dimanche 4 février, Corse-Matin a annoncé le report du déplacement de Gérald Darmanin prévu les 7 et 8 février en Corse, après l’intrusion de militants indépendantistes au domicile d’Éric Dupond-Moretti.

Attendu en Corse mercredi 7 et jeudi 8 février, Gérald Darmanin a reporté son déplacement de "quelques semaines", a indiqué le cabinet du ministre à Corse-Matin. Le ministre de l’Intérieur a pris cette décision après l’intrusion de militants indépendantistes corses de Core in Fronte dans la demeure corse d’Éric Dupond-Moretti, samedi 3 février à Centuri. "Les conditions sereines ne sont pas réunies, notamment du fait de l'envahissement de la propriété du garde des Sceaux", peut-on lire dans le communiqué de la place Beauvau.

Par ailleurs, le communiqué souligne que l’intrusion chez le garde des Sceaux "n'a pas été condamnée par les responsables politiques insulaires". Cependant, une enquête a été ouverte pour violation de domicile et dégradations aggravées. Corse-Matin révèle que le ministre a également décalé sa venue car les élus insulaires n’ont pas "suffisamment" travaillé sur leur texte pour l'autonomie de la Corse. Il est aussi précisé que Gérald Darmanin "effectuera des consultations politiques d'élus corses cette semaine à Paris".

"La répression ne sera jamais une situation politique à la question nationale corse"

D’après le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, une enquête a été ouverte pour violation de domicile et dégradations aggravées. Ce dernier n’a pas souhaité, confirmer l’identité du propriétaire de la maison en question, rapporte l’Agence France Presse.

Le parti indépendant pointe du doigt les condamnations financières prononcées ces derniers mois contre des jeunes militants nationalistes impliqués dans les dégradations ayant suivi la mort d’Yvan Colonna en 2022. Selon Core in fronte : “Ces lourdes condamnations contre la jeunesse sont la marque d'un racket d'État. Il y a la volonté de pacifier et d'entraver le militantisme par la répression financière.”

Pour les indépendantistes, les poursuites qui visent les militants nationalistes condamnés pour terrorismes refusant de se soumettre aux obligations liées à leur inscription au Fijait (Fichier des auteurs d’infractions terroristes) sont inacceptable : “Pour la première fois, un de nos militants, Jean-Marc Dominici, va comparaître en procès deux fois en deux mois pour le Fijait, assurent-ils. Le Gouvernement, au travers d'un parquet aux ordres, manque une fois de plus à sa parole et accentue la pression sur les militants." Pour conclure, Core in fronte rappelle que “la répression ne sera jamais une situation politique à la question nationale corse”.

publié le 5 février à 06h52, Suzanne Rublon et Capucine Trollion, 6Medias

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