France

"Omerta", alcool, drogue… Les révélations du procureur sur l'affaire Kendji Girac

Le chanteur Kendji Girac a été blessé par balle lundi 22 avril. Les circonstances de cette blessure ont été éclaircies par le procureur de la République de Mont-de-Marsan jeudi 25 avril. L’enquête révèle plusieurs addictions du chanteur et une violente dispute avec sa femme.

Comment Kendji Girac a-t-il été blessé ? Le chanteur a été victime d'un tir lundi 22 avril dans un camp occupé par la communauté des gens du voyage. Son pronostic vital, un temps engagé, ne l’est plus aujourd’hui, et le procureur de la République de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, a donné des explications devant la presse, jeudi 25 avril, faisant la lumière sur les événements.

Le procureur de la République explique tout d’abord "l’omerta" à laquelle les forces de l’ordre et les enquêteurs ont dû faire face. En effet, si les pompiers venus chercher le chanteur ont été accueillis et amenés très rapidement auprès du blessé, les gendarmes seraient arrivés quelques minutes plus tard dans un camp qui leur a semblé vide et auraient failli repartir. De plus, plusieurs versions différentes du déroulement de la journée leur auraient été données.

L’arme qui a servi au tir n’a pas été retrouvée tout de suite. Il a fallu que les enquêteurs expliquent à la famille de Kendji Girac, notamment son oncle, l’importance de la retrouver, pour qu’elle soit rapportée à la police. En revanche, l’arme aurait tellement été manipulée après le tir que les traces qu’elle pourrait toujours avoir ne sont plus exploitables.

"Un accident, un tir intempestif qui est de manière générale extrêmement peu probable s'agissant d'arme de poing de cette nature, est jugé impossible dans le cas d'espèce", a déclaré le magistrat en conférence de presse. Et d'ajouter : "Toutes les sûretés sont opérationnelles. (...) Un coup ne peut pas partir tout seul."

Le chanteur aurait voulu "simuler un suicide"

Malgré les versions différentes entendues par les enquêteurs, la lumière a pu être faite sur les événements grâce au témoignage de Soraya, la femme du chanteur. Selon le procureur, cette dernière a fait part de l’addiction de Kendji Girac à l’alcool et de sa consommation régulière de cocaïne, "une à deux fois par semaine".

Des disputes auraient éclaté dans le couple à cause de ces comportements, notamment une le soir des faits. Selon les dires de la femme du chanteur, il aurait bu "une douzaine de verres" au cours du déjeuner, puis aurait continué à boire de l’alcool au dîner et lors d’une sortie au casino. L’état d’ébriété du chanteur a d’ailleurs été confirmé par les analyses toxicologiques effectuées à l’hôpital. Il aurait eu 2,5 grammes d’alcool par litre de sang à 5 heures du matin, au moment des faits. Kendji Girac aurait voulu faire peur à sa femme en "simulant un suicide", alors qu'elle menaçait de partir, mais l’arme utilisée étant chargée, il s’est grièvement blessé.

La conférence de presse donnée par le procureur était certes très précise et détaillée, mais elle n'a pas été appréciée de tous et notamment de ses proches. Les manageurs du chanteur ont fait part, dans un communiqué, de leur regret quant au fait que le procureur ait "divulgué l'intimité privée et familiale" de Kendji Girac. Auprès de BFMTV, vendredi, ils précisent que le procureur ne les avait pas prévenus qu'il rentrerait autant dans les détails. Dans leur communiqué, ils demandent désormais à tous de "respecter son temps de convalescence". Une position partagée par Vianney, chanteur et ami de Kendji Girac, qui a fait part de son mécontentement sur X : "Un procureur multi-casquettes ! J'espère que la presse-people lui enverra des fleurs."

publié le 25 avril à 22h26, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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