Politique

Nouveau parquet, "repentis"… ce que l’on sait du plan du gouvernement pour lutter contre le crime organisé

© Coust Laurent/ABACA - Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, le 22 avril 2024, à Nice.

Dans un entretien publié ce dimanche 28 avril dans La Tribune Dimanche, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a annoncé une série de mesures pour endiguer la criminalité organisée. Parmi ces dernières, la création d’un statut de "repentis" pour les trafiquants de stupéfiants.

Le gouvernement accélère. Plus d’un mois après le lancement des opérations « Place nette XXL », destinées à éradiquer le trafic de stupéfiants, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a levé le voile sur le plan gouvernemental pour lutter contre la criminalité organisée. Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, publié ce dimanche 28 avril, le ministre de la Justice a révélé qu'un parquet national serait créé ad hoc afin de combattre "la délinquance du haut du spectre".

De plus, un statut de "repentis" offrira aux délinquants liés au trafic de stupéfiants des contreparties. Pour le moment, Éric Dupond-Moretti se garde de dévoiler l’ensemble des mesures. Son conseiller spécial, Jean-François Ricard, ancien procureur antiterroriste, aura la charge de réunir plusieurs parties prenantes afin d’affiner les contours du plan. Ce dernier devrait être publiquement dévoilé en octobre prochain.

Un changement d’identité pour les "repentis"

Selon l’avocat, cette réforme puise dans le système judiciaire italien anti-mafia. Le statut de "repentis", déjà existant dans le pays transalpin, permet à un délinquant condamné ayant "collaboré avec la justice" de réduire sa peine. En outre, la justice lui octroie la possibilité de changer son "état-civil". De ce fait, le gouvernement veut encourager les participants aux réseaux à démanteler leurs anciennes structures.

Éric Dupond-Moretti souhaite également confier les affaires liées aux règlements de compte entre trafiquants aux cours d’assises spéciales. Une manière de dédouaner les jurés citoyens, habituellement chargés de trancher ces assassinats, mais confrontés à des risques d’intimidation. Le rôle incombera désormais à des magistrats professionnels.

publié le 28 avril à 07h05, Antoine Grotteria, 6Medias

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