France

Ado tué à Viry-Châtillon : le cri de détresse des proches de Shemseddine

© Jean Pierre Nguyen Van Hai Barbier/ABACAPRESS.COM - Des jeunes déposent des fleurs et des lettres devant leur college en hommage à Shemsedinne, mort après un passage à tabac

La tante et la cousine de l’adolescent tué après un passage à tabac à Viry-Châtillon se sont confiées au "Parisien". Elles décrivent les événements et la difficulté de la famille à s’en remettre.

Shemseddine, surnommé "Shams" par sa famille, a été lynché jeudi 4 avril aux abords de son établissement scolaire par un groupe de plusieurs jeunes. Il a succombé à ses blessures le lendemain. Depuis, la famille de Shemseddine tente de comprendre comment une idylle, qui semble à l’origine du drame, a pu conduire à la mort du jeune garçon. Hana (prénom modifié), sa tante, et Sarah, sa cousine, se sont confiées à nos confrères du Parisien.

Hana raconte qu’elle a appris le passage à tabac de son neveu après avoir été appelée par le commissariat de Viry-Châtillon. Elle s’est alors empressée de se rendre sur place, au pied de l’immeuble où vivaient le jeune homme et sa famille, mais a été empêchée d’accéder à la zone par les forces de l’ordre. "Ils m’ont tenue à l’écart. Ils n’ont pas voulu que je m’approche de lui. Je n’ai pas pu le rassurer", explique-t-elle alors que Shemseddine était encore semi-conscient et qu’elle rassurait sa sœur, la mère du garçon, par téléphone en attendant qu’elle arrive sur place.

Sa cousine Sarah a décrit le garçon comme serein les derniers jours précédant sa mort. "Nous étions très proches. Nous avions un tel lien de confiance que s’il s’était passé le moindre truc, il me l’aurait dit."

Un garçon joyeux avec beaucoup d’humour

Pour la famille de "Shams", c’est encore très dur de vivre sans la présence de l’adolescent qui rayonnait. "On ne dort plus, on n'arrive plus à tenir debout", confient les deux femmes. Elles décrivent Shemseddine comme un adolescent "joyeux, plein de vie, bon vivant, un rayon de soleil" qui "aimait tout le monde, détestait les conflits, adorait chanter" et avait beaucoup d'humour.

Le père de la fratrie étant décédé des suites d’un cancer il y a quatre ans, le jeune garçon avait hâte d’entrer dans la vie active pour "aider sa mère" à faire vivre la famille. “Il hésitait entre le RAID et le GIGN”, confient enfin les deux femmes, et n’avait aucun antécédent de violence dans son collège, a confirmé la directrice aux forces de l’ordre.

Dans cette affaire, vendredi 5 avril au soir, cinq jeunes ont été placés en garde à vue qui a été prolongée jusqu’au dimanche 7.

publié le 7 avril à 17h39, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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