Bretagne : d'étranges poches turquoises aperçues au large du Finistère
© ANDBZ/ABACA - Photo de l'ile de Sein dans le Finistere
Le samedi 11 mai dernier, le site Météo Bretagne a signalé que des nuances de turquoise avaient été remarquées dans l'océan Atlantique au large du Finistère par le biais d'images satellite. Il s'agissait "d'efflorescences de phytoplancton".
Le 11 mai 2024, un phénomène d'eaux turquoises au large du littoral breton a été observé. Selon Météo Bretagne, il s'agit d'un « bloom de coccolithophores », c'est-à-dire du phytoplancton, des végétaux microscopiques. Ce phénomène correspond à des efflorescences de phytoplancton, décrites comme des « vastes prairies en fleurs » dans l'océan. En l'absence de nuages, le satellite a pu détecter avec précision la coloration de l'eau due à ces efflorescences de phytoplancton.
Bien que ce phénomène soit saisonnier, plusieurs conditions doivent être réunies pour son observation. La photosynthèse du phytoplancton requiert suffisamment de lumière, une eau riche en nutriments et bien oxygénée. Météo Bretagne a saisi cette opportunité pour souligner l'importance cruciale de ces végétaux marins microscopiques, responsables de plus de la moitié de la production d'oxygène terrestre et absorbant des milliards de tonnes de CO2 atmosphérique.
Des algues protégées par du calcaire
Un détail peut-être moins connu, mais mentionné par le site météorologique breton, est que ces petites algues unicellulaires vivent protégées dans une coque faite de pièces calcaires, appelées coccolithes. Après la mort de ces microalgues, leurs squelettes tombent rapidement au fond de l'eau et s'accumulent au fond de l’océan. « Ce sont les squelettes de calcaire sédimentés au cours du Crétacé qui sont à l'origine des falaises blanches de la Côte d'Albâtre du côté d'Étretat, ou de leur pendant outre-Manche, vers Douvres », explique Météo Bretagne.
[EMBED url="
"]Ces fameuses teintes turquoises au large de la région ont également attiré l'attention de Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie spatiale pour Météo France et le CNRS. Sur le réseau social X, le scientifique a répondu à un commentaire concernant le phénomène en indiquant : « C’est saisonnier en effet, avec une certaine variabilité. Pour la partie Atlantique, les plus beaux et importants sont dans la mer des Barents, entre la mer de Norvège et l’océan Arctique ».
publié le 24 mai à 09h39, Ghyslain Le Roy, 6Medias