Faits divers

Intoxication à la toxine botulique : quels sont les risques encourus par le restaurateur ?

© Villette Pierrick/ABACA

Bien qu'aucune enquête ne soit pour l'heure ouverte, le gérant du restaurant incriminé dans une intoxication à la toxine botulique pourrait être poursuivi pour "homicide involontaire" et/ou "blessures involontaires". Une femme de 32 ans est déjà décédée et 12 autres clients sont toujours hospitalisés.

Le bilan est déjà lourd. Une femme de 32 ans est décédée et une douzaine d'autres personnes sont actuellement hospitalisées après une probable intoxication à la toxine botulique. Toutes ont en commun d'avoir mangé dans un restaurant bordelais, le Tchin tchin wine bar, rapporte BFMTV, jeudi 14 septembre. Alors que le restaurateur s'est dit "dévasté", ce dernier a toutefois avoué que tous les clients hospitalisés avaient mangé un lot de sardines en bocal. "Je reconnais que j'avais un lot de sardines stérilisées et qu'à l'ouverture, j'ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D'autres paraissaient saines et ont été servies aux clients". Si pour l'heure, la préfecture de Gironde a interdit "jusqu'à nouvel ordre" au restaurateur de fabriquer de nouveaux produits, que risque-t-il vraiment ?

Une possible poursuite pour homicide involontaire

Bien que pour le moment, aucune enquête n'ait été ouverte, la "responsabilité de ce restaurateur va très certainement être engagée", indique Me Nathalie Goutaland, avocate experte en droit de la sécurité alimentaire à BFMTV. En effet, lorsqu'une affaire d'intoxication alimentaire survient, "on cherche toujours le lien de causalité", précise-t-elle. Or, dans cette affaire de contamination à la toxine botulique, toutes les victimes ont mangé dans le même restaurant "à la même période", et présentent "toutes les mêmes symptômes".

Ainsi, et alors qu'il existe peu de doutes sur l'origine de la contamination, le restaurateur pourrait être poursuivi sur le plan pénal pour "homicide involontaire" et/ou "blessures involontaires", explique l'avocate. Une peine de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pourrait aussi être prononcée. Une peine qui peut aussi atteindre cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende si une "violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité" est identifiée. Sur le plan administratif, l'établissement pourrait être fermé et son propriétaire contraint à une obligation de formation.

Le nombre de potentielles victimes, lui, est susceptible encore d'augmenter, tous les clients n'ayant pas encore été identifiés. Les premiers résultats d'analyse des prélèvements sont quant à eux attendus pour ce vendredi 15 septembre.

publié le 14 septembre à 17h35, Kévin Comby, 6Medias

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