Belfort: un prêtre condamné pour l'agression sexuelle d'une paroissienne
© PATRICIA DE MELO MOREIRA, AFP - Un prêtre de 46 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Belfort à un an d'emprisonnement pour l'agression sexuelle d'une paroissienne en juillet 2023
Un prêtre de 46 ans a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Belfort à un an d'emprisonnement pour l'agression sexuelle d'une paroissienne en juillet 2023.
Un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre du religieux de nationalité togolaise, qui était absent de son procès pour "agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confèrent ses fonctions", après son départ pour le Togo.
La plaignante, une femme "en quête de sens" qui s'était récemment tournée vers l'Église après un "burn-out", a rapporté avoir été agressée sexuellement au domicile du prêtre dans un presbytère belfortain, le 4 juillet 2023.
L'homme, alcoolisé après une réception organisée à l'issue d'une messe, l'a contrainte à des attouchements malgré ses refus explicites, a-t-elle témoigné lors du procès.
Ce prêtre du diocèse de Belfort a catégoriquement contesté ces accusations lors de l'enquête.
Absent lors de l'audience, il a fait savoir par la voix de son avocate Stéphanie Quenot qu'il avait quitté la France en août 2024 pour assister au Togo à des cérémonies de deuil après la mort de sa mère, pourtant décédée deux ans plus tôt.
Un servant de l'Église a conforté la version de la victime en indiquant aux enquêteurs que le religieux lui avait confié avoir eu des "gestes déplacés" envers elle.
Cette fidèle, qui selon le prêtre n'avait pas été invitée chez lui, a été capable de décrire précisément les lieux, dont la chambre à coucher.
Son conseil, Leandro Giagnolini, a souligné que sa cliente "ne cherch(ait) pas vengeance, elle est dans une demande de réparation mais surtout espère que la justice contribue à prévenir de tels comportements, notamment au sein de l'Église".
Il a également rappelé que l'alcoolisation ainsi que le fait d'inviter une fidèle à son domicile étaient des pratiques interdites au sein de l'Église.
Le ministère public a estimé que "la culpabilité ne faisait aucun doute", soulignant la gravité des faits.
Le prévenu a été inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais) et le tribunal a assorti sa condamnation d'une interdiction définitive de séjourner sur le territoire français et d'exercer toute fonction de prêtre en France.
L'Église l'a suspendu de ses fonctions.
publié le 7 janvier à 17h23, AFP