Politique

Voyage controversé d’Anne Hidalgo à Tahiti : la mairie de Paris perquisitionnée

© Ait Adjedjou Karim/ABACA - La maire de Paris, Anne Hidalgo, lors d'une cérémonie des vœux à la mairie de Paris, le 12 janvier 2024.

Le Parquet national financier a ouvert une enquête des chefs de "prise illégale d’intérêts" et "détournement de fonds publics" après le voyage controversé de la maire de Paris sur l’île polynésienne à l’automne 2023, a révélé Le Monde mardi 5 mars.

À quelques mois des Jeux olympiques, la nouvelle peut-elle fragiliser Anne Hidalgo ? Selon des informations révélées par Le Monde, mardi 5 mars, des perquisitions se déroulent depuis la matinée à l’hôtel de ville de la mairie de Paris dans le cadre de l’affaire du déplacement controversé de l‘édile à Tahiti, à l’automne 2023. Ces opérations sont orchestrées dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) des chefs de "prise illégale d’intérêts" et "détournement de fonds publics". L’hôtel de ville et ses annexes font l’objet de ces perquisitions, menées en présence des magistrats du PNF.

Dans un communiqué relayé par Le Figaro, la Ville de Paris a assuré avoir déjà "produit volontairement les justificatifs" nécessaires sur ce voyage et a répété se tenir "à la disposition de la justice" pour établir "la vérité dans le cadre de cette enquête". Anne Hidalgo « est sereine et confiante quant à l’issue de ces investigations », affirme également la Ville. Du 16 octobre au 5 novembre 2023, l’édile socialiste avait effectué un déplacement dans le Pacifique dont l’objectif affiché était de consolider les relations avec les territoires ultramarins à près d’un an de la compétition olympique de surf à Tahiti.

Une plainte déposée en novembre

Mais ce déplacement a rapidement fait l’objet d’une intense polémique en raison des activités présumées d’Anne Hidalgo. L’association AC !! Anti Corruption l’a notamment accusée d’en avoir "profité pour rendre visite à sa fille, qui vit sur une île proche de Tahiti". Une plainte avait alors été déposée par l’organisation pour "détournement de fonds publics".

En riposte, la Ville de Paris avait annoncé que le coût du voyage de l’édile et de cinq collaborateurs avait coûté 59 500 euros. Un exercice de transparence suivi d’une cacophonie symbolisée par plusieurs versions délivrées sur le financement du déplacement. Dans un premier temps, la Mairie avait affirmé au Parisien, en novembre dernier, avoir pris en charge les places du voyage retour de la délégation, avant de faire volte-face en indiquant que la mairie de Paris avait "payé le retour sur ses deniers propres". Saisie, la commission de la déontologie de la Ville de Paris avait finalement conclu que le voyage était "régulier sur le plan déontologique".

publié le 5 mars à 16h20, Antoine Grotteria, 6Medias

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