Politique

Retraites : le coup de sang de Fabien Roussel contre Élisabeth Borne

Questionné sur le possible recours à l’article 40 de la Constitution pour éviter l’examen de la proposition de loi visant à abroger le report de l’âge de la retraite à 64 ans, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, juge, sur France Inter, que ce serait "honteux".

"Mme Borne n'a qu'à supprimer l'Assemblée nationale directement !". Fabien Roussel était invité sur France Inter, lundi 22 mai, et il n’a pas mâché ses mots contre la Première ministre. Questionné à propos du possible recours par les députés pro-majorité à l’article 40 de la Constitution, le leader du PCF est formel : "C’est honteux". Ce recours permettrait d’empêcher l’examen du projet de loi porté par le groupe des députés Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) contre la réforme des retraites.

Le texte, qui demande l’abrogation du report de l’âge de la retraite à 64 ans, devrait être examiné par le palais Bourbon le 8 juin prochain. Or, l’article 40 de la Constitution dispose que "les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique".

Une réforme "anti-démocratique, illégitime"

"C’est vraiment, jusqu’au bout, rendre cette réforme des retraites (...) anti-démocratique, illégitime. Elle veut quoi Mme Borne ? Supprimer le Parlement ?", ajoute le député du Nord. Lui estime que le texte porté par le groupe Liot a le droit d’être examiné à plusieurs titres. "D’abord, parce que nous souhaitions qu’il y ait au moins un vote à l’Assemblée nationale sur ce texte", plaide Fabien Roussel. Ensuite, parce que "chaque groupe a le droit un jour par an de présenter ses propres textes dans ce que l’on appelle une niche parlementaire". "Il est d’usage sous la Ve République, depuis 1958, que, même quand il y a une charge pour l’État, la loi soit quand même discutée, rappelle le secrétaire général du PCF, au micro de la radio. Pour tout le monde, pour tous les groupes."

publié le 22 mai à 10h02, Orange avec 6Medias

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