Procès du RN : "Ils veulent tous des peines d’inéligibilité, mais pour les autres", réagit Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale
© Capture d'écran/ France Inter - Yaël Braun-Pivet, le 18 novembre 2024 sur France Inter (Capture d'écran).
Interrogée au micro de France Inter, lundi 18 novembre, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a vivement critiqué les réactions aux réquisitions du parquet de Paris contre Marine Le Pen, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du RN.
En plein procès des assistants parlementaires du Rassemblement national, Yaël Braun-Pivet réagit à son tour aux réquisitions prononcées par le parquet contre Marine Le Pen, qui, en cas de condamnation, ne pourrait pas se présenter en 2027. Une inéligibilité automatique contre laquelle plusieurs responsables politiques ont fait entendre leur voix, dont Gérald Darmanin et Jean-Luc Mélenchon. "Ils veulent tous des peines d’inéligibilité, mais pour les autres", a tancé la présidente de l'Assemblée nationale au micro de France Inter, lundi 18 novembre.
"Il faut laisser les magistrats travailler"
Yaël Braun-Pivet s'est dite "absolument effarée" par les réactions à cette décision de justice. "Les Français veulent des élus exemplaires. Nous portions en 2017 le fait que le casier judiciaire d'un élu devait être vierge et aujourd'hui on viendrait critiquer le fait que la justice, en toute indépendance, peut se prononcer", a rappelé ce lundi l'élue des Yvelines, estimant qu'il "faut laisser les magistrats travailler".
Une vague de soutiens contre l'inéligibilité
Outre l'ensemble du RN, vent debout pour défendre leur cheffe de file contre une justice qu'ils décrivent comme "politisée", Gérald Darmanin a estimé sur X qu'il "serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible", arguant que "combattre Marine Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs". "L'automaticité des peines d'inéligibilité" est "dangereuse", a dénoncé, sur le même réseau social, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi. En Europe, plusieurs voix conservatrices, dont celles du Hongrois Viktor Orban, se sont élevées pour dénoncer une injustice. Plus curieux, Jean-Luc Mélenchon s'est joint aux critiques, estimant sur son compte X qu'une "peine d’inéligibilité ne doit pas être appliquée avant expiration de tous les recours prévus par la loi".
La question de l'exécution provisoire
Soupçonnée avec son parti d'avoir détourné des fonds européens, Marine Le Pen se pose en victime d'une justice partiale, qui voudrait sa "mort politique", comme elle l'a affirmé vendredi 15 novembre sur TF1. L'élue, qui s'était fait connaître en prônant l'exemplarité politique, risque de ne pas pouvoir se présenter pendant 5 ans, si l'exécution provisoire requise par le parquet est appliquée, empêchant toute suspension en cas de procès en appel, rappelle France Bleu.
Par ailleurs, Emmanuel Macron, qui s'était fait élire en 2017 avec la promesse d'une "République exemplaire", a depuis choisi de changer son fusil d'épaule pour ses ministres, dont ceux mis en examen, en donnant la primauté à la présomption d'innocence, comme il l'avait fait lors du procès de son ancien garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, finalement blanchi.
publié le 18 novembre à 12h21, Joanna Wadel, 6Medias