Politique

"Les Français ne vont pas comprendre" : le silence post-législatives d'Emmanuel Macron interroge

© Blondet Eliot/ABACA

Emmanuel Macron s'est envolé mercredi pour le sommet de l'Otan sans s'exprimer sur le résultat des élections législatives. Un silence et une posture qui interrogent, et qui rendent même l'opposition suspicieuse.

Emmanuel Macron résiste à la pression. Malgré la situation politique en France, et les appels de la gauche, de la droite comme de son propre camp à s'exprimer sur le résultat des élections législatives, le chef de l'État préfère rester en retrait. Ce mercredi 10 juillet au matin, il s'est envolé pour Washington, où se tient le sommet de l'Otan, auquel il semble tenir, pendant deux jours. Plus que son absence, c'est son silence radio qui interroge, y compris dans les rangs macronistes. "Il lui a fallu 20 minutes pour tirer les conséquences des élections européennes. Les Français ne vont pas comprendre s’il lui faut 20 jours pour tirer celles des législatives", a confié un cadre de la majorité à Franceinfo.

À gauche, on s'inquiète que ce silence puisse être synonyme de "tripatouillages pour essayer, encore une fois, de ne pas respecter la parole du peuple" et de placer un Premier ministre qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire à Matignon. La France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes et le Parti communiste ont d'ailleurs publié une lettre ouverte, mardi, pour demander à Emmanuel Macron de "se tourner immédiatement vers le NFP pour lui permettre de former un gouvernement".

"Une dissolution et puis s'en va, ce que les Français n'oublieront pas"

À l'extrême droite, le constat est acerbe. "Une dissolution et puis s'en va, ce que les Français n'oublieront pas", a réagi le député RN Lionel Tivoli de la 2e circonscription des Alpes-Maritimes. "Il a servi sur un plateau l'Assemblée nationale à l'extrême gauche. Les Français vont voir ce qui va se passer, on va avoir un pays qui va être bloqué. J'espère qu'ils s'en souviendront lors de la prochaine élection."

Dans le camp présidentiel, cette absence de 48 heures ne paraît pas "irresponsable", a confié un macroniste à Franceinfo, mais elle ne permet pas de faire avancer la situation dans le bon sens. "Chaque jour compte dans cette course de vitesse." Reste à savoir qui Emmanuel Macron voit le mieux placé pour franchir la ligne d'arrivée.

publié le 10 juillet à 13h05, Maeliss Innocenti, 6Medias

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