Politique

Légiférer le port du voile : Bruno Retailleau seul contre tout le gouvernement

© Xinhua/ABACA

Le ministre de l’Intérieur veut interdire le port du voile pour les accompagnatrices scolaires et les étudiantes à l’université. Une proposition "personnelle" que le gouvernement de François Bayrou ne reprendra pas.

Sur la question du port du voile, Bruno Retailleau navigue à vent contraire avec le gouvernement Bayrou. Mercredi 8 janvier, la porte-parole Sophie Primas a balayé d’un revers sa position concernant la limitation du port du voile dans deux cas de figure : les accompagnatrices de sortie scolaire et les étudiantes sur les bancs de l’université. Bruno Retailleau estimant que le voile est "un étendard pour l’islamisme, et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme".

Le ministre Les Républicains a lui-même précisé qu’il "s’agissait de sa position personnelle et que ce sujet, n’ayant probablement pas une majorité au Parlement, n’était pas un sujet qui serait abordé par le gouvernement dans l’état actuel de la majorité parlementaire", a relevé la porte-parole lors du compte rendu du Conseil des ministres à l’Élysée.

La proposition de Retailleau déplaît à gauche

"Les sorties scolaires, c’est l’école hors les murs", avait martelé Bruno Retailleau dans le quotidien Le Parisien en début de semaine. Il avait alors appelé à changer la loi, s’attirant dans les deux cas de vives critiques à gauche de l’échiquier politique.

Bruno Retailleau veut "interdire aux femmes musulmanes qui portent (le voile) de faire des études supérieures", "soit exactement ce qu’on reproche à juste titre aux talibans", a déclaré le député Insoumis (LFI) Antoine Léaument. Quant à Benjamin Lucas, l’élu écologiste a adressé un courrier à François Bayrou pour lui demander de sévir : "Monsieur le Premier ministre, votre silence marque une complicité coupable […] vous devez y mettre un terme", écrit le député Génération. s en demandant une "réaction ferme", pouvant se traduire par "un recadrage du ministre de l’Intérieur" ou "son départ du gouvernement".

publié le 9 janvier à 11h00, Teddy Perez, 6Medias

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