Le RN, un parti "héritier de Pétain", tacle Elisabeth Borne
© McMay Steve/ABACA - Photo d'illustration. La Première ministre française Elisabeth Borne quittant la réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, France, le 24 mai 2023.
Au cours d’une interview diffusée par Radio J dimanche 28 mai, la Première ministre a fustigé la banalisation du Rassemblement national (RN) qui ne s’est, selon elle, pas éloignée de son idéologie originelle en dépit d’une tentative indéniable de lissage du parti, qui est notamment passé par un changement de nom.
Elisabeth Borne ne mâche pas ses mots face au Rassemblement national (RN). Plus précisément, dans un entretien accordé à Radio J diffusé ce dimanche, elle a fait savoir qu’elle ne croyait pas du tout à la "normalisation" de ce parti. Selon elle, le RN est l’"héritier de Pétain" et véhicule une "idéologie dangereuse". Pas question donc pour la Première ministre de "banaliser ses idées" qui sont, selon elle "toujours les mêmes", et ce même si le parti dirigé par Marine Le Pen "y met les formes".
La France insoumise accusée de faire le jeu de l’extrême droite
Car un changement de nom ne suffit pas, selon Elisabeth Borne, à transformer la ligne idéologique d’un parti : "Je n'ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu'ont pu être les positions historiques de son parti", a regretté la Première ministre. Au sujet d’une potentielle victoire de la députée du Nord à la présidentielle de 2027, la cheffe du gouvernement a déclaré craindre "que tout soit possible", notamment en raison de la "banalisation". Elle a également souligné la "proximité évidente" qui existait entre Vladimir Poutine et le RN, au micro de nos confrères, expliquant que même si Marine Le Pen tentait de "réécrire l’histoire", la proximité entre son parti et le Kremlin "existe et ne s’efface pas".
Selon Elisabeth Borne, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen peuvent être renvoyés dos à dos, notamment au sujet de "l’ambiguïté" et de la "connivence" que partageraient les deux candidats déçus de l’élection présidentielle de 2022 à l’égard de Vladimir Poutine. Cependant, pour la Première ministre, il ne faut pas non plus placer de "signe égal" entre La France insoumise et le Rassemblement national. "Je dis que le plus dangereux, que l'idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c'est celle de l'extrême droite. Mais je vois que le comportement de LFI qui veut finalement déstabiliser notre pays, qui s'en prend à nos institutions, fait aussi le jeu de l'extrême droite", a-t-elle conclu. Marine Le Pen, elle, a réagi à cette déclaration sur son compte Twitter jugeant "infâmes et indignes" les mots de la Première ministre, "pas acceptables", selon elle, "à l’égard du premier parti d’opposition, de ses 88 députés, de ses milliers d’élus et des millions de Français qu’il représente".
publié le 28 mai à 09h15, Orange avec 6Medias