"Honte à vous" : le ministre de la Mer et de la Pêche répond à une question sur les naufrages de migrants, tollé à gauche
© Abdullah Firas/ABACA - Assemblée Nationale.
Questionné par la députée Elsa Faucillon sur les naufrages des migrants en mer, le gouvernement a choisi d'envoyer le ministre chargé de la Mer et de la Pêche, Fabrice Loher, plutôt que le ministre de l'Intérieur pour répondre à sa question. Un choix qui n'a pas manqué de faire réagir les députés de gauche.
"Les années passent, les naufrages se multiplient". Par ces mots, la députée communiste Elsa Faucillon a interpellé le gouvernement sur les naufrages des migrants en mer souhaitant atteindre la France, rapporte BFMTV. "72 personnes sont mortes en 2024, c'est plus que le total des cinq dernières années réunies. Alors, à l'indifférence quasi-générale, faisons entendre leur nom", a-t-elle déclaré avant de citer les victimes.
La députée des Hauts-de-Seine poursuit : "Ce ne sont pas des accidents, pas non plus, monsieur le ministre de l'Intérieur, de vulgaires conséquences néfastes, mais le résultat de dizaines d'années de politiques migratoires répressives." Mais alors qu'Elsa Faucillon interpellait le ministre de l'Intérieur, responsable des politiques d'immigration et d'asile, la présidente de l'Assemblée nationale a choisi de donner la parole au ministre de la Mer et de la Pêche, Fabrice Loher. À peine celui-ci commence-t-il sa réponse qu'un brouhaha se fait entendre du côté des bancs de gauche.
"C'est une honte !"
André Chassaigne, président du groupe GDR à l'Assemblée, dénonce alors ce choix d'interlocuteur. "C'est une honte que ce soit le ministre de la Mer et de la Pêche qui réponde sur les drames des naufragés de migrants. Honte à vous !", s'insurge-t-il. Le Premier ministre Michel Barnier a ensuite pris la parole en défendant le choix de la présidente de l'Assemblée.
"On peut toujours faire des polémiques", a-t-il déclaré. "Nous avons pensé à l'intitulé de la question, c'est parfois assez sommaire, qu'il s'agissait de sauvetages en mer, voilà pourquoi c'est le ministre en charge de la Mer et des secours en mer qui a répondu à cette question."
publié le 27 novembre à 09h26, Gabriel Gadré, 6Médias