L'État de droit "ne doit pas être contesté" estime Marine Le Pen, en désaccord avec le ministre de l'Intérieur
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Lors du meeting niçois du RN ce dimanche, Marine Le Pen a affiché "une divergence majeure" avec Bruno Retailleau. Ce dernier avait provoqué de nombreux remous dans la classe politique après avoir affirmé, il y a quelques jours dans le JDD, que l'État de droit "n'est pas intangible ni sacré".
Marine Le Pen a peut-être trouvé, parmi les différentes prises de parole du ministre de l'Intérieur, de quoi mettre un terme aux soupçons de "connivence" entre son parti et la droite dure du nouveau gouvernement incarnée par Bruno Retailleau. Dimanche, à l'occasion du rassemblement des militants du parti organisé à Nice, comme le relève France 24, la cheffe de file des députés RN a affiché son désaccord avec le ministre de l'Intérieur sur un sujet bien précis. Ce dernier avait affirmé dans le JDD : "L'État de droit, ça n'est pas intangible ni sacré", ajoutant que "la source de l'État de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain".
Une "immense conquête de la civilisation européenne"
Ces propos, avalisés par la droite dont est issu le ministre, avaient suscité des critiques virulentes à gauche et dans le camp présidentiel. Contre toute attente, ils ne sont pas non plus, du goût de Marine Le Pen : "Je dois exprimer une divergence majeure avec notre ministre de l'Intérieur. Ce n'est pas l'État de droit en tant que tel qui doit être contesté, c'est tout le contraire. Nous en sommes les garants, au sens que lui ont donné les plus brillants philosophes européens des siècles passés", a-t-elle lancé dimanche. "L'État de droit, c'est la soumission de tous aux règles démocratiquement définies, et c'est l'une des immenses conquêtes de la civilisation européenne". Elle admet cependant : "Ce qui est contestable, c'est la façon dont ils ont renversé cette notion pour en faire un instrument de soumission des peuples qui n'auraient plus la liberté démocratique de faire évoluer le droit. Cela, nous ne l'accepterons jamais".
Dans le même meeting, le président du RN, Jordan Bardella, a dénoncé les "polémiques stériles" ayant suivi la publication des propos de Bruno Retailleau. "Quand la loi protège nos libertés fondamentales, quand elle garantit le bon exercice de la démocratie, l'État de droit doit être sanctuarisé (...) Mais l'État de droit, c'est aussi la possibilité de changer le droit dans l'État lorsque celui-ci dysfonctionne", a-t-il ajouté.
publié le 6 octobre à 18h49, Sabrina Guintini, 6Médias