Michel Barnier : qui sont les députés du camp présidentiel prêts à voter la motion de censure ?
© Morissard Aurelien/ABACA - Michel Barnier sort du Palais de l'Élysée, mardi 1er octobre 2024.
Plusieurs députés du camp présidentiel menacent de voter la motion de censure contre le gouvernement Barnier après les déclarations de Bruno Retailleau sur l'État de droit, et les hausses d'impôts envisagées par le nouveau Premier ministre. Vingt-sept protestaires ont signé un texte dans La Tribune dimanche.
Le camp présidentiel est-il sur le point d'éclater ? Alors que Michel Barnier doit soumettre sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale ce mardi 1er octobre, certains élus menace de voter la motion de censure de l'opposition. Au total, 27 députés étiquetés Ensemble pour la République ont été refroidis par la hausse des impôts envisagée par Michel Barnier. Ils ont fait connaître leur contestation dans un texte publié dans La Tribune dimanche.
Aurore Bergé, Marie Lebec, Sylvain Maillard parmi les signataires
Parmi eux, des noms de premier plan, comme l'ex-ministre des Solidarités Aurore Bergé, l'ancienne ministre chargée des Relations avec le Parlement Marie Lebec, le député des Yvelines Karl Olivier, Sylvain Maillard, élu de la 1ère circonscription de Paris, Constance Le Grip, députée des Hauts-de-Seine, ou encore Brigitte Klinkert, élue dans le Haut-Rhin. "Trop d'impôt tue l'impôt", clament les parlementaires, qui craignent un "défouloir fiscal". Gérald Darmanin avait été l'un des premiers à s'opposer à toute augmentation des impôts.
Des parlementaires décidés
Les propos tenus par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, dans la presse ces derniers jours, ont aussi ébranlé les rangs de l'ancienne majorité. Sacha Houlié, ancien député de l'aile gauche de Renaissance, s'est indigné des déclarations de Bruno Retailleau sur l'État de droit. Le ministre s'est refusé à qualifier de "sacré" dans les colonnes du JDD : "Dire que l’État de droit n’est pas intangible, c’est relativiser la séparation des pouvoirs, l’égalité des citoyens devant la loi [...] sans autre forme de réaction de l'exécutif, cette politique justifie à elle seule la censure du gouvernement", a-t-il écrit sur X lundi. L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ont déploré la position affichée par Bruno Retailleau. Le locataire de Beauvau a précisé sa pensée dans un communiqué publié dans la matinée.
Députée du Maine-et-Loire, l'ex-socialiste Stella Dupont est apparentée au parti présidentiel. Pour sa part, l'élue hésite : "Je suis très inquiète et je crains, au vu de la composition et de la ligne de ce gouvernement, d’être contrainte à une censure", a-t-elle confié à Libération.
Des protestations qui s'ajoutent aux conditions posées par Laurent Wauquiez, au nom des députés DR, à son soutien au Premier ministre ce mardi matin sur RTL. La pression autour de Michel Barnier est à son comble, et sa feuille de route pourrait comporter de nombreuses mises au point ce mardi après-midi.
publié le 1 octobre à 15h29, Joanna Wadel, 6Medias