Politique

"Elle semble dans une espèce de déni": les parlementaires, mitigés, après leur rencontre avec Elisabeth Borne

A la recherche d’une nouvelle légitimité depuis l’adoption de la réforme des retraites grâce au 49-3, la Première ministre rencontrait depuis lundi les groupes parlementaires. Des échanges qui ont peu convaincu à en croire les intéressés, consultés par BFMTV.

Alors que l’orage continue de gronder, avec une adoption cahoteuse de la réforme des retraites via l’article 49-3 de la Constitution, la Première ministre tente de former une nouvelle majorité - comme lui a intimé Emmanuel Macron -, pour poursuivre sereinement son mandat. Mais à l’issue de ces rencontres - boycottées par la Nupes -, personne ne semble réellement convaincu, à en croire les propos recueillis par BFMTV.

"Elle était un peu perdue. Elle semble dans une espèce de déni", avance-t-on dans les rangs de Liot, reçue lundi à Matignon. Armée de son carnet et de son stylo, Elisabeth Borne a affiché un air d’écoute. Les discussions ont porté sur ces dernières semaines, marquées par des fortes mobilisations contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3 pour faire adopter le texte sans vote. "Elle sort de journées pas très faciles et je pense qu'elle en mesure désormais les conséquences, avec un temps de retard", a analysé le député et porte-parole de l'UDI Christophe Naegelen, après son rendez-vous.

“L’impression qu’elle cherche à gagner du temps”

Elisabeth Borne a aussi profité de ses échanges pour revenir sur les nouvelles priorités d'Emmanuel Macron sur l'école, l'écologie, la santé. Les parlementaires ont aussi eu un aperçu des prochains grands textes que veut faire adopter la Première ministre, au nombre desquels la loi de programmation militaire, ou encore un texte autour de “l’industrie verte” et de l’agriculture. "Elle ne nous a pas donné de date, de chronologie ni de contenu précis. Elle prenait la température, elle a un peu évité le concret", a constaté Jean-Claude Requier, le président du groupe RDSE au Sénat. "On ne peut pas être déçu quand on n'attend pas de miracle", a-t-il ajouté.

"Moi, j'ai surtout eu l'impression qu'elle cherche à gagner du temps jusqu'à la décision du Conseil constitutionnel et que le défilé dans son bureau ne se résume qu'à occuper l'espace", a résumé l'un de ses interlocuteurs. Car le texte est actuellement devant les “sages” qui rendront leur décision le 14 avril prochain. Ils pourraient alors censurer en partie ou totalement la réforme des retraites.

publié le 5 avril à 07h45, Orange ave c 6Medias

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