Budget 2025 : pour François Bayrou, le recours au 49.3 sera "vital"
© Capture d'écran / BFMTV
Le président du MoDem a condamné dimanche sur BFMTV l'absentéisme "inadmissible" des députés macronistes pour l'examen du Budget 2025. Selon lui, cette démobilisation va entraîner un recours au 49.3, une "arme très puissante et très justifiée".
"Inadmissible", "criminelle", "inexcusable", "indéfendable"... Dimanche 27 octobre sur BFMTV, François Bayrou n'a pas mâché ses mots pour dénoncer l'absentéisme des députés macronistes à l'Assemblée nationale, pourtant accaparée ces jours-ci par l'examen du Budget 2025. L'hémicycle est le théâtre, en effet, d'une démobilisation manifeste des élus du camp gouvernemental, préjudiciable aux yeux du président du MoDem, à plus forte raison dans "une situation grave" : "Avoir des parlementaires qui considèrent (…) qu’ils ont mieux à faire qu’être présents à leurs bancs à l’Assemblée nationale, c’est purement et simplement inadmissible", a-t-il fustigé, poursuivant : "On n’a pas seulement des droits lorsqu’on est parlementaire. On a des devoirs et le devoir d’un parlementaire est de siéger sur ces bancs à l’Assemblée. Et il n’y a pas d'excuses à invoquer".
Le 49.3, une arme décriée
Sur France 3, la présidente de l'Assemblée, la macroniste Yaël Braun-Pivet, a estimé pour sa part que chaque député était "libre de son vote et de son activité". Pour elle, l'absentéisme dénoncé par François Bayrou s'explique par des obligations liées aux mandats parlementaires des uns et des autres : "Beaucoup de députés ne sont pas dans l’hémicycle parce qu’ils sont simplement en commissions", où d’autres textes sont examinés en parallèle. Le député Roland Lescure (EPR), lui, a avancé une autre justification sur le plateau du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat : "Siéger face à une alliance des contraires qui vous défait régulièrement" rend "plus difficile d’être complètement mobilisé".
Des arguments que François Bayrou balaie : pour lui, dans ce contexte de démobilisation, le recours du gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution "va s'avérer vital". "Ce qui sera retenu" dans le budget, "c’est ce que le gouvernement considérera comme étant acceptable", via un recours à cette "arme très puissante et très justifiée" qu'est le 49.3.
On se souvient que ce levier avait été actionné à de nombreuses reprises par l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne en 2022 et 2023, qui s'était attiré les foudres d'une partie de la classe politique mais aussi des Français qui l'avaient dénoncé en masse lors de diverses manifestations, notamment contre la réforme des retraites. Pour rappel, le gouvernement peut décider d’actionner le 49.3 cinq fois par texte. Il peut aussi l'utiliser une seule fois par texte lors du vote final.
publié le 28 octobre à 09h54, Sabrina Guintini, 6Médias