Élections européennes : la stratégie anti-RN ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité
© Coust Laurent/ABACA - Élections européennes : la stratégie anti-RN ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité
Les élections européennes auront lieu le 9 juin prochain et la liste du Rassemblement National est en avance dans les sondages. La macronie mise sur une stratégie anti-RN, mais ce n’est pas du goût de tous.
Bardella est en tête et Valérie Hayer est à la traîne … Une victoire aux élections européennes semble difficile à atteindre pour Renaissance (18% des intentions de vote), alors que le RN réunit 31% d’intentions de vote selon le dernier sondage Ipsos, comme le rapporte France Info.
Pour contrer cette avance de 13 points dans les sondages, certains membres de la macronie estiment qu’il faut adopter la même stratégie qu’à l’élection présidentielle de 2022 et appeler à voter contre le RN. Parmi les partisans de cette stratégie, il y a le Premier ministre, Gabriel Attal. Lors du grand meeting de lancement de campagne de Valérie Hayer samedi 9 mars à Lille, il a attaqué le RN sur tous les fronts : ses liens avec la Russie, le soutien pas assez franc de Marine Le Pen à l’Ukraine, l’absence des députés RN "dans les couloirs de Bruxelles et de Strasbourg"…
Et ce n’est pas le seul. Valérie Hayer, tête de liste de Renaissance, fait une comparaison forte : "Hier, Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban. (…) Nous sommes à Munich en 1938."
Horizon et le MoDem pas sur la même longueur d’ondes
Mais cette stratégie n’est pas appréciée de tous dans le camp d’Emmanuel Macron. En effet, si cette diabolisation du RN a fonctionné pour la présidentielle, elle risque de ne pas être efficace pour les Européennes, le type de scrutin étant différent.
En 2022, Emmanuel Macron avait recueilli des voix anti-Le Pen. Pour l’élection de juin, ce genre de vote parait peu probable puisqu’il s’agit d’un scrutin au suffrage universel direct à un tour, et non à deux.
C’est en tout cas ce qu’expriment des membres de Horizons et du MoDem, partenaires de Renaissance. Édouard Philippe et François Bayrou, présidents des deux partis, n’ont d’ailleurs pas prononcé une seule fois le nom de Marine Le Pen lors du meeting du 9 mars.
"Il a choisi d'expliquer pourquoi l'Europe et pourquoi être pro-européen. C'est une bonne chose que tous les discours ne soient pas les mêmes", confie par exemple un membre de Horizons à France Info à propos de l’ancien Premier ministre. François Bayrou, lui, confie à nos confrères ne pas croire que "faire du RN ou de Marine Le Pen les cibles uniques de toutes les déclarations soit la meilleure des stratégies. Je pense que ça les aide".
publié le 14 mars à 17h22, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias