Dérapage budgétaire : Bruno Le Maire fustige le rapport du Sénat, "un réquisitoire truffé de mensonges"
© Lafargue Raphael/ABACA
Alors qu’un rapport sénatorial met en cause Bruno Le Maire, Gabriel Attal, ou encore Emmanuel Macron comme responsables du dérapage budgétaire, le rapporteur Jean-François Husson tempère : l’heure n'est pas aux polémiques mais aux solutions.
"Mensonges", "affirmations spécieuses", "approximations". Bruno Le Maire, ex-ministre de l’Économie mis en cause dans le rapport du Sénat sur le dérapage des finances publiques, a attaqué d’emblée les auteurs du texte. "Ce n’est pas un rapport, c’est un réquisitoire d’opposants politiques, truffé de mensonges", a-t-il estimé quelques heures après la publication du rapport. Celui-ci "suggère aussi que nous aurions pu modifier le projet de loi de finances (PLF) 2024 en décembre. Mensonge. C’était techniquement impossible", soutient-il.
"Il n’y a pas de réquisitoire, on n’est ni des procureurs, ni des censeurs", a répondu mercredi 20 novembre Jean-François Husson, le rapporteur (Les Républicains) de la mission, des propos rapportés par Public Sénat. "Que chacun garde ses nerfs", a-t-il rétorqué, alors que les réactions ont été vives parmi ceux mis en cause, soit Bruno Le Maire, mais aussi les anciens Premiers ministres Élisabeth Borne et Gabriel Attal, ainsi que l'ex-ministre chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave.
Les polémiques "ne devraient pas avoir lieu"
Le rapport paru mardi dénonce "l’irresponsabilité budgétaire", un "double discours", ainsi qu’un "attentisme et une inaction dommageables". "Au sentiment général du déni collectif sur la situation des finances publiques, s’ajoute désormais un sentiment d’irresponsabilité de ceux qui étaient alors au gouvernement", avait déclaré Jean-François Husson lors d’une conférence de presse mardi.
S’il maintient mercredi les conclusions du rapport, soulignant que "nos écrits, les auditions, font foi, notamment sur le double discours", Jean-François Husson tempère. L’heure n’est pas aux "polémiques, qui ne devraient pas avoir lieu", mais à la recherche de solutions. Le déficit public pourrait atteindre les 6,1 % du PIB en fin d’année.
publié le 20 novembre à 11h06, Alexis Gail, 6Medias