Politique

Dérapage budgétaire : sommé de s'expliquer, Gabriel Attal assume ses décisions de Premier ministre

© Lafargue Raphael/ABACA - Gabriel Attal a défendu le bilan budgétaire de son gouvernement face au Sénat.

Auditionné par le Sénat vendredi 8 novembre, Gabriel Attal a démenti avoir pris des mesures pendant son passage à Matignon pour peser sur les élections européennes, et réfute défausser ses responsabilités sur le nouveau gouvernement concernant le déficit budgétaire.

Gabriel Attal se défend. L'ancien Premier ministre est auditionné, vendredi 8 novembre, par le Sénat. Accusé d'avoir mené une politique budgétaire pour peser sur les élections européennes, le député Ensemble pour la République a vivement réfuté : "Si la boussole des décisions que j'ai été amené à prendre avec mon gouvernement, c'était les élections européennes et le fait de préserver la majorité, on n'aurait pas augmenté la taxe sur l'électricité en janvier (...), on n'aurait pas annoncé une réforme de l'assurance chômage en avril et en mai". "Si la volonté, c'était d'enjamber l'obstacle, ces décisions, on ne les aurait pas prises avant les élections européennes", se défend-il.

Et l'ancien locataire de Matignon d'insister : "Nous avons eu des alertes (sur la dégradation des finances publiques de la France, NDLR) et nous avons pris, je crois, des décisions fortes". Gabriel Attal en profite pour donner son avis sur comment redresser la barre budgétaire : "C'est sur nos dépenses sociales qu'il faut avant tout agir. (...) Plus d'un euro sur deux de dépense publique, c'est de la dépense sociale", affirme-t-il.

Au secours de Bruno Le Maire

Accusé de se défausser sur le nouveau gouvernement, l'ancien Premier ministre réplique : "Je dis 'Voilà ce que mon gouvernement aurait fait s'il n'y avait pas eu la dissolution. (...) Jamais je ne serais là pour faire la leçon ou charger qui que ce soit", balaie-t-il, tout en estimant avoir "assumé un certain nombre de responsabilités".

Son ministre de l'Économie et du Budget, Bruno Le Maire a également été auditionné jeudi et accusé de faire porter le poids du déficit au nouveau gouvernement, après qu'il ait affirmé "Si toutes les mesures que nous avions préparées (...) avaient été mises en œuvre sans délai par le nouveau gouvernement, couplées aux mesures de recettes sur les rentes énergétiques et sur les rachats d'actions avec effet rétroactif, elles auraient permis de contenir le déficit pour 2024 à 5,5% sans augmentation d'impôts".

Gabriel Attal est venu à son secours, estimant que c'était "assez scandaleux le procès médiatique et politique" fait à l'encontre de Bruno Le Maire. "Je n'ai toujours vu qu'un ministre de l'Économie et des Finances très soucieux de tenir les comptes publics de la France, très soucieux de tenir l'économie de la France dans les moments de crises gravissimes que nous avons connus", a-t-il promis.

L'audition a été parfois tendue, entre le rapporteur Jean-François Husson et Gabriel Attal, particulièrement sur la tenue du budget. Le ton est monté entre les deux hommes politiques rapidement. "Est-ce que les dépenses de l'État ont dérapé en 2024 ?" Gabriel Attal a insisté et reposé la question à plusieurs reprises. Le rapporteur a lui pointé "l'indigence" de l'ancien gouvernement dans la gestion des comptes, et une "situation de déni" de l'ancien Premier ministre.

publié le 8 novembre à 11h54, Martin Pereira, 6Medias

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