Politique

Création d'un groupe d'amitié France-Palestine à l'Assemblée

Les drapeaux français et palestinien hissés lors d'une cérémonie d'hommage au défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat, le 11 novembre 2004 à l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne

© AFP, AFP - Les drapeaux français et palestinien hissés lors d'une cérémonie d'hommage au défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat, le 11 novembre 2004 à l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne

Le bureau de l'Assemblée nationale a acté mercredi la création d'un "groupe d'amitié" France-Palestine selon des sources parlementaires, une décision à la portée hautement symbolique alors que la création d'un tel groupe requiert normalement la reconnaissance d'un Etat.

Une demande du même type avait été formulée en mai, sans aboutir, car ces groupes d'amitié impliquent selon des critères définis en 1981 l'existence d'un Parlement dans l'Etat, de relations diplomatiques avec la France, et l'appartenance du pays considéré à l'ONU.

Mais la gauche est devenue depuis majoritaire au sein du bureau de l'Assemblée, organe qui réunit autour de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, les vice-présidents, questeurs et secrétaires de la chambre basse.

L'Assemblée comptait déjà avant la dissolution un "groupe d'étude à vocation internationale" France-Palestine, présidé par Richard Ramos (MoDem).

Ce dernier, à l'instar de la gauche, souhaitait qu'il soit transformé en "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des États, dont Israël.

"On ne peut pas avancer de façon commune si l'on a une dissymétrie dans notre Assemblée nationale" avec le groupe France-Israël, a-t-il argumenté auprès de l'AFP, soulignant aussi qu'il existe un groupe d'amitié France-Palestine au Sénat.

"C'est une très bonne nouvelle", a salué la députée écologiste Sabrina Sebaihi, notant, comme plusieurs autres sources parlementaires interrogées par l'AFP, que la création du groupe d'amitié n'avait cette fois pas suscité de réel débat ou opposition au sein du bureau.

"Il ne reste qu'une seule étape maintenant, que le président de la République reconnaisse l'Etat de Palestine", a-t-elle appelé.

La députée LFI Nadège Abomangoli a elle salué sur X une décision "symbolique" mais qui "permettra de travailler pour la paix et visibiliser les initiatives de toutes celles et ceux qui veulent que la Palestine soit reconnue".

Dans un courrier à la présidente de l'Assemblée, dont l'AFP a eu connaissance, le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, fait part de son opposition à cette décision. "La Palestine n'est pas membre de l'ONU", le Parlement palestinien élu en 2006 ne s'est "pas réuni pendant 11 années", avant d'être dissout en 2018, et "la France ne reconnaît pas l'Etat de Palestine", souligne l'ancien Premier ministre.

"C'est un coup politique du Nouveau Front populaire qui ne fera pas avancer la paix d'un millimètre", a critiqué Mathieu Lefèvre, député du groupe macroniste et ex-président du groupe d'amitié France-Israël. "La reconnaissance d'un Etat palestinien est une question bien plus sérieuse que ça", a-t-il poursuivi.

La désignation du président de ce groupe d'amitié pourrait avoir lieu le 25 novembre. Richard Ramos pourrait être candidat mais aussi des députés NFP.

Cette réunion devra sans doute trancher d'autres cas épineux, comme la présidence du groupe France-Israël, assurée par les macronistes sous la précédente législature et que le Rassemblement national souhaite récupérer.

publié le 20 novembre à 15h50, AFP

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