Monde

Un déserteur russe retrouvé mort par balles en Espagne

Un pilote d’hélicoptère qui avait déserté l’armée russe en août dernier aurait été assassiné dans le sud-est de l’Espagne, où il s’était exilé et vivait sous une fausse identité, selon TF1.

C’est une histoire digne d’un roman noir. Opposé à la guerre contre l’Ukraine, Maxime Kouzminov, un pilote d’hélicoptère de 28 ans, avait déserté l'armée russe en août dernier. Depuis, il vivait sous une fausse identité à Villajoyosa dans le sud-est de l’Espagne où il aurait été retrouvé mort, le corps criblé de balles, relate TF1. La presse locale, ukrainienne et russe date son décès au 13 février dernier. Le 5 septembre 2023, le monde avait découvert l’histoire du militaire. Membre du 319e régiment d’hélicoptères de l’aviation russe, il l’avait racontée dans une vidéo.

Il avait contacté les renseignements ukrainiens qui lui avaient offert “des garanties de sécurité, des nouveaux documents et une compensation financière”. De quoi lui permettre de déserter. Alors basé dans la région de Koursk, il était monté à bord de son Mil Mi-8, un vieil hélicoptère datant de l’époque soviétique et avait volé en mode silence radio, à très basse altitude, jusqu'à l'Ukraine. Deux soldats l’accompagnaient. Une fois l'appareil posé près de Karkhiv, ces deux derniers avaient été abattus, selon le récit de Maxime Kouzminov. Lui avait pu gagner l’Espagne.

Un héros en Ukraine

Il était ainsi devenu un héros en Ukraine, mais l’ennemi de la Russie. Les médias russes parlaient du déserteur en ces termes : “Traître à la patrie", “charognard”, “un corrompu”, etc. Face à des caméras, un militaire avait même déclaré : “Kouzminov ne vivra pas assez longtemps pour voir son procès.” Lundi 19 février, l'agence russe Tass écrivait encore que Maxime Kouzminov, un soldat “qui a tué ses camarades et détourné un hélicoptère russe en 2023”, aurait été retrouvé mort dans un village de pêcheurs de la Costa Blanca.

Selon El Pais, l’ex-soldat aurait été identifié grâce à ses empreintes digitales. Mais les autorités espagnoles refusent, pour le moment, de confirmer cette information. Mardi, la Garde civile espagnole a consenti à dire “que l’identité qu’utilisait” la personne tuée “pouvait être fausse”. Si bien qu'“il pourrait s’agir d’un autre individu”. Les enquêteurs vérifient donc l’identité de la victime. Le ministère de l’Intérieur précise que ce genre d’opération peut prendre du temps. La prudence est donc de mise, même si au mois d’octobre, la télévision d'État russe affirmait dans un reportage que les services spéciaux étaient chargés de retrouver et de punir Maxime Kouzminov.

publié le 21 février à 08h40, Cathy Gerig, 6Medias

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