États-Unis : un prêtre américain accuse une application de rencontres après un coming-out forcé
© Pixabay (photo d'illustration)
L'application de rencontres gay Grindr va devoir rendre des comptes à la justice après qu'un prêtre américain l'ayant utilisée a vu ses données confidentielles être rendues publiques.
Des données personnelles ont entraîné la démission d'un haut responsable de l'Église catholique américaine, rapporte le Washington Post. Le prêtre, Jeffrey Burrill, était en effet un utilisateur de longue date de l'application de rencontres gay, Grindr. Le site d'informations catholique The Pillar avait révélé que le membre du diocèse du Wisconsin aurait régulièrement utilisé entre 2018 et 2020 l'application de rencontres. Son téléphone portable avait été géolocalisé près d'établissements fréquentés par des homosexuels.
Selon la plainte, l'homme d'Église n'aurait jamais téléchargé Grindr s'il avait su que des personnes extérieures à l'application pouvaient accéder à ses données. Jeffrey Burrill doit respecter le célibat sacerdotal, c'est-à-dire ne pas se marier ni avoir d'activité sexuelle. Il reproche à Grindr de ne pas avoir protégé ses données et de ne pas l'avoir informé que des fournisseurs extérieurs pouvaient les acheter. À la suite de la divulgation de ses données personnelles, le prêtre a perdu son emploi. Cette affaire a également porté un préjudice "important" à sa réputation. Les avocats de Burrill ont demandé 5 millions de dollars de dommages et intérêts à Grindr.
Pouvoir "avertir d'autres utilisateurs de Grindr"
La plainte de Jeffrey Burrill accuse le Catholic Laity and Clergy for Renewal, une organisation à but non lucratif de Denver visant à "donner à l'Église les moyens de mener à bien sa mission", d'être à l'origine de la fuite d'informations et de les avoir transmises à The Pillar. Une accusation démentie par son président Jayd Henricks même s'il reconnaît avoir acheté les "données accessibles au public" de manière "ordinaire". L'avocat de Jeffrey Burrill, Gregory Helmer, souhaite obtenir "des réponses" sur la divulgation des informations personnelles, afin de pouvoir "avertir d'autres utilisateurs de Grindr".
publié le 30 juillet à 20h00, Léopold Vernier, 6Medias