Faits divers

L’abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : des premières alertes dès les années 1950

© Giancarlo Gorassini/ABACAPRESS.COM - L'abbé Pierre.

Récemment, Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre ont révélé que le prêtre, décédé en 2007, était accusé d’agressions sexuelles. Selon les informations de Libération, Henri Grouès, de son vrai nom, aurait commencé à avoir certains comportements problématiques dès les années 50. Et l’église catholique aurait été au courant.

Dans un rapport publié le mercredi 17 juillet, Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre ont indiqué que l’abbé Pierre était accusé d'agressions sexuelles par au moins une dizaine de femmes, dont une mineure au moment des faits. Pour en savoir plus sur cette affaire, Libération y a consacré un dossier, paru jeudi 1er août. Au cours de leur enquête, nos confrères ont notamment révélé que le prêtre, décédé en 2007, aurait commencé à avoir des comportements problématiques dès le milieu des années 50, et plus précisément en avril 1955, lors d’un voyage aux États-Unis.

Selon le média, plusieurs personnalités très influentes telles que Francis Spellman, ancien archevêque de New York, le cardinal Samuel Stritch ou encore Jacques Maritain, professeur à Princeton, auraient été prévenues que deux femmes de New York se plaignaient de l’inconduite d’Henri Grouès (le nom à l’état civil de l’abbé Pierre, NDLR) à leur égard.

L’Abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : cette autre affaire au Québec

Des échanges épistolaires – consultés par Libération – entre des responsables d’Emmaüs et Marshall Suther, un jeune étudiant américain qui a accompagné l’abbé Pierre lors de son déplacement outre-Atlantique, confirment cette théorie. Mais rapidement, l’affaire aurait été étouffée. "La décision que la politique du silence était la meilleure pour le moment était précisément basée sur ce désir de protéger buts fondamentaux", écrivait ainsi Marshall Suther, le 23 mars 1956.

Un cas qui ne semble pas isolé puisque le prêtre aurait été à l’origine d’autres scandales sexuels à l’étranger. Comme l’a révélé le théologien André Paul lors d’un échange avec Libération, l’abbé Pierre aurait également été accusé d’agressions sexuelles au Québec dans les années 1960. "En 1964, lors d’un dîner à Rome, un prêtre canadien nous a raconté que l’abbé Pierre avait été exfiltré, l’année précédente, après un accord entre la police et les autorités ecclésiales à cause de sa conduite avec les femmes", a-t-il révélé à nos confrères.

publié le 1 août à 13h20, Tanguy Jaillant, 6Medias

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